Repentir dans la finance : quand Goldman Sachs peine à convaincre

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ébat avec des spécialistes de l’économie, dont Christine Lagarde, (2eG) Jim O’Neill, économiste en chef auprès de Goldman Sachs (3eG), et DSK (4eG), le 1er octobre 2009 (Photo : Stephen Jaffe)

[03/10/2009 13:51:25] ISTANBUL (AFP) L’un des responsables de la banque d’affaires américaine Goldman Sachs, qui a défrayé la chronique après le provisionnement de bonus faramineux, a peiné à convaincre son auditoire samedi à Istanbul lorsqu’il a assuré que sa banque voulait un autre système de rémunérations.

“Il est clair que notre secteur a été brutalement réveillé et de façon nécessaire sur le rôle qu’il a joué” dans la crise, a déclaré Jim O’Neill, économiste en chef auprès de Goldman Sachs, lors d’un débat organisé par la chaîne britannique BBC en marge de l’assemblée générale du FMI.

Pressé par le journaliste de la BBC de répondre à la question de savoir si sa banque prêchait désormais la modération, M. O’Neil a commencé à expliquer qu’un autre système de rémunérations allait être mis en place.

“Ils ne se sont pas repentis du tout”, s’est alors exclamé Niall Ferguson, professeur à la Harvard Business School, autre intervenant à ce débat où étaient également présents la ministre française de l’Economie Christine Lagarde et le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn. “Ils sont surtout aux anges parce que certains de leurs concurrents ont été éliminés”, a-t-il ajouté.

“Repentis, vous voulez rire!”, a encore dit M. Ferguson, déclenchant rires et murmures d’approbation dans l’auditoire.

Goldman Sachs, l’une des dernières des grandes banques d’affaires américaines encore debout après la crise, a enregistré un bond de ses bénéfices au deuxième trimestre, à 3,4 milliards de dollars, précisant qu’elle avait mis de côté au premier semestre pas moins de 11,4 milliards de dollars pour la rémunération de ses dirigeants. Au cours de ce trimestre, Goldman Sachs a également remboursé le prêt de 10 milliards de dollars consenti par l’Etat américain à l’automne 2008, au plus fort de la crise.

Fin juillet, le ministre de la Justice de l’Etat de New York avait publié un rapport révélant que les grandes banques américaines avaient versé en 2008 des primes sans rapport avec leurs résultats financiers, atteignant 4,8 milliards de dollars chez Goldman Sachs, soit plus du double de son bénéfice de 2,3 milliards.