Le Japon va réorienter sa croissance vers la demande intérieure

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Le ministre japonais des Finances, Hirohisa Fujii au G20 de Pittsburgh, le 24 septembre 2009 (Photo : John Moore)

[03/10/2009 19:03:45] ISTANBUL (AFP) Le gouvernement japonais va tenter de réorienter la croissance du pays vers la demande intérieure plutôt que vers l’exportation, a annoncé samedi à Istanbul le ministre japonais des Finances, Hirohisa Fujii.

“L’économie va être tirée par la demande intérieure”, a affirmé M. Fujii lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion du G7.

“Une politique économique tournée vers la demande intérieure a été critiquée comme clientéliste. Ce sont les gens qui ne connaissent rien à la science économique ou l’économie qui disent cela”, a expliqué le ministre.

Les pays exportateurs, dont le Japon, ont été priés par le groupe des pays riches et émergents du G20, lors du sommet de Pittsburgh, aux Etats-Unis, fin septembre, d’alimenter davantage leur croissance par la demande intérieure, afin de rééquilibrer l’économie mondiale.

Tokyo s’est rallié à cette recommandation du G20. Au pouvoir depuis les élections législatives remportées le 30 août, le Parti Démocrate du Japon (centre) a promis de mener une politique plus sociale, et de relance.

“Le nouveau gouvernement japonais a dit qu’il gérerait la politique monétaire conformément à l’objectif d’une plus grande demande intérieure plutôt que de la demande extérieure”, a expliqué M. Fujii.

Le gouverneur de la Banque du Japon, qui participait à la même conférence de presse, a réaffirmé son engagement en faveur de taux d’intérêt bas. Le taux directeur est à 0,1% depuis décembre.

“La reprise économique sera soutenue par la politique monétaire. Donc nous maintiendrons une politique monétaire accommodante. Nous continuerons à surveiller la politique monétaire avec beaucoup d’attention”, a expliqué Masaaki Shirakawa.

Interrogé sur le taux de change du yen, M. Fujii s’est prononcé pour une forme de stabilité.

“Comme je l’ai dit de manière répétée ce qui est le plus désirable est un taux de change stable qui serait positif pour chaque pays dans le monde. (…) Mais en même temps le taux de change doit refléter le statut économique du pays, ce qui est la voie la plus souhaitable”, a-t-il souligné.

Le ministre a également dit son engagement à améliorer l’état des finances publiques.

“Comparée à d’autres pays la position budgétaire japonaise est très mauvaise, on ne peut pas le nier. Il faut que nous éliminions les risques” relatifs au déficit public, a-t-il déclaré, promettant que “la discipline budgétaire sera maintenue”.

“Nous sommes à un point critique. (…) J’espère qu’à l’avenir nous allons travailler pour le bien de la reprise économique d’un point de vue mondial”, a-t-il poursuivi.