FMI : le Brésil s’engage à acheter 10 milliards de dollars d’obligations

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ésilien Guido Mantega (d) et le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva (g) à Brasilia, le 14 septembre 2009 (Photo : Ricardo Stuckert)

[05/10/2009 09:22:06] ISTANBUL (AFP) Le Brésil a annoncé lundi à Istanbul s’être formellement engagé à acheter dix milliards de dollars d’obligations du Fonds monétaire international, comme il l’avait annoncé en juin, devenant ainsi pour la première fois de son histoire créditeur de la communauté internationale.

Le ministre des Finances brésilien Guido Mantega a remis au directeur général de l’institution internationale, Dominique Strauss-Kahn, une lettre confirmant “sa décision de contribuer à accroître les ressources disponibles pour le FMI”, lors de l’assemblée générale du Fonds.

“C’est un moment historique pour nous. C’est la première fois dans l’histoire que le Brésil prête au FMI et par là même à la communauté internationale”, a déclaré M. Mantega.

Pour le ministre des Finances, qui s’exprimait lors d’un point presse à Istanbul, le Brésil “place une partie de ses réserves” dans l’opération.

“Nous passons de la position de débiteurs à celle de créditeurs. C’est un changement radical”, s’est-il félicité.

Le FMI, dont les pays riches et émergents du G20 voulaient tripler les ressources prêtables à leur sommet de Londres en avril, avait annoncé en septembre avoir réuni les 500 milliards de dollars nécessaires, parmi lesquels il comptait l’achat d’obligations par Brasilia.

La lettre indique que la banque centrale du Brésil est autorisée à “acheter des obligations émises par le FMI et libellées en Droits de tirage spéciaux (DTS, la monnaie du FMI) pour un montant allant jusqu’à dix milliards de dollars”.

Le Brésil est le pays qui a obtenu le plus grand prêt que le FMI ait déboursé dans son histoire, 30,4 milliards de dollars en 2002. Il avait fini de rembourser ce prêt avec deux ans d’avance, en 2005.

Avec la Chine (50 milliards de dollars), l’Inde et la Russie (10 milliards de dollars chacun), le Brésil fait partie des quatre Etats membres qui ont préféré, pour contribuer à l’augmentation des ressources du Fonds, acheter des obligations plutôt que de signer un accord de prêt. L’Algérie a également dit examiner cette possibilité.

La plus haute instance de décision au sein du FMI, son conseil d’administration, a autorisé en juillet l’émission de ces premières obligations de son histoire. Mais aucune émission n’a encore eu lieu à ce jour.