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| à Chatelet en Belgique, le 10 avril 2009 (Photo : Olivier Papegnies) |
[05/10/2009 11:49:08] NEW DELHI (AFP) Le géant mondial de la sidérurgie, ArcelorMittal, menace d’abandonner un projet de 20 milliards de dollars pour la construction de deux nouvelles usines dans l’est de l’Inde, en raison de difficultés à acquérir les terrains, rapporte lundi le Financial Times (FT).
Selon le PDG d’ArcelorMittal, Lakshmi Mittal, cité dans le quotidien économique britannique, les retards dans le rachat de terrains dans les Etats indiens de l’Orissa et de Jharkhand, appartenant entre autres à des paysans, sont “inacceptables”.
“Si nous ne progressons pas sur ces deux sites, il nous faudra abandonner l’idée de démarrer le projet à ces emplacements et chercher d’autres endroits en Inde pour notre développement”, a-t-il déclaré.
Le projet d’ArcelorMittal vise à construire dans le pays deux usines produisant 24 millions de tonnes d’acier à l’horizon 2015.
Néanmoins, “ArcelorMittal n’envisage pas de quitter l’Inde. L’Inde est un pays important pour la croissance de la demande en acier et constitue un élément important des plans stratégiques d’ArcelorMittal sur le long terme”, a ajouté le groupe, dans une déclaration écrite reçue à Paris.
Le groupe précise “continuer à travailler” sur ses deux projets actuels dans les Etats indiens du Jharkhand et de l’Orissa.
En Inde, le développement de sites industriels se heurte fréquemment à la question de la cession de terrains agricoles, les paysans refusant souvent de vendre et le pouvoir politique local irritant la population en percevant des taxes professionnelles.
Selon le PDG d’ArcelorMittal, il faut que la population en Inde soit “éduquée” pour comprendre le bénéfice collectif du développement industriel, rapporte le FT.
Le chef du gouvernement local de l’Orissa, Naveen Patnaik, a affirmé à l’AFP ne pas s’attendre à cet avertissement d’ArcelorMittal.
“C’est surprenant car nous n’avons reçu aucune information de la part d’ArcelorMittal sur un changement d’implantation pour leur projet sidérurgique. Au contraire, nous avons fait de notre mieux pour faciliter ce projet”, a-t-il déclaré.
“Nous voulons régler à l’amiable le problème d’acquisition des terrains pour que chacun soit satisfait”, a-t-il ajouté.
Des milliers de personnes d’une quinzaine de villages concernés par le projet d’ArcelorMittal, dans le district tribal de Keonjhar de l’Etat de l’Orissa, ont régulièrement manifesté contre ce projet qui les chasserait de leurs terres.
Lakshmi Mittal caresse depuis des années des projets d’implantation dans son pays natal, l’un des marchés mondiaux de la sidérurgie les plus prometteurs après la Chine, mais où il ne possède pour l’heure aucun site de production.
D’après des prévisions du groupe récemment présentées, la demande indienne en acier devrait progresser d’environ 7% d’une année sur l’autre, grâce au développement des infrastructures et à l’urbanisation du pays.
A la Bourse de Paris, l’action ArcelorMittal prenait 1,85% à 24,18 euros, dans un marché en hausse de 0,28% à 13H06 (11H06 GMT).
