Société Générale lève des fonds pour rembourser l’Etat et préparer l’avenir

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été Générale (Photo : Joel Saget)

[06/10/2009 17:24:04] PARIS (AFP) La Société Générale a emboîté le pas mardi à BNP Paribas et au Crédit Mutuel en décidant à son tour de rembourser sans attendre l’aide de l’Etat, au moyen d’une importante augmentation de capital qui lui permet aussi d’anticiper les futures obligations réglementaires.

Son PDG Frédéric Oudéa a reconnu qu’en levant 4,8 milliards d’euros, la banque de La Défense s’inscrivait dans une “dynamique” lancée depuis fin septembre par ses concurrents français, mais aussi européens.

Récemment encore, les établissements français n’envisageaient pas de restituer les fonds empruntés à l’Etat, moyennant intérêts, avant début 2010.

Désormais, seuls le Crédit Agricole et BPCE (né de la fusion entre Caisse d’Epargne et Banque Populaire) n’ont pas encore d’échéancier de remboursement parmi les cinq banques qui se sont partagé les 19,8 milliards d’euros d’aide consentis par le gouvernement face à la crise.

Le Crédit Agricole estime qu’il n’y a “pas d’urgence”. Et attend vraisemblablement que les conditions du marché lui permettent d’emprunter à un coût moindre que celui facturé par l’Etat, ce qui n’est pas encore le cas, selon Jean Sassus, analyste chez Raymond James Euro Equities.

BPCE a répété mardi qu’il se déterminerait début 2010, en fonction de sa situation de solvabilité.

Outre l’importance de la somme à rembourser (7 milliards d’euros), la nouvelle banque doit encore faire la démonstration qu’elle a retrouvé sa capacité bénéficiaire.

Quant à la Société Générale, elle va lever plus de capital que nécessaire pour rembourser l’Etat (4,8 alors qu’elle ne doit que 3,4 milliards), ce qui lui permettra d'”anticiper” les changements à venir en matière de régulation, dont le cadre a été arrêté lors du G20 de Pittsburgh, a rappelé M. Oudéa.

D’ici 2012, la réforme en cours devrait mener à un net relèvement des exigences en fonds propres, pour mieux protéger les banques en cas de crise, mais aussi dissuader la prise de risque excessive.

L’ampleur de l’augmentation de capital vise également à “saisir les opportunités” d’acquisitions “qui vont se présenter dans les deux prochaines années”, a expliqué M. Oudéa.

Après la crise, le nouveau patron de la Société Générale entrevoit ainsi un “nouveau monde”, dans lequel les grandes banques vont se livrer à des revues stratégiques de leurs activités, faire des choix et céder des actifs.

La banque française espère y trouver de quoi compléter ses réseaux de banque de détail en Europe de l’Est et dans le bassin méditerranéen, mais aussi étoffer son activité de gestion d’actifs, en Asie ou en Europe de l’Est.

Dans l’immédiat, elle utilisera une partie du produit de son augmentation de capital pour racheter à Dexia les 20% qu’elle ne détient pas encore dans le Crédit du Nord, grâce auquel elle dispose d’un deuxième grand réseau national d’agences banques.