M. Khalil Laâjimi, ministre du Tourisme, a tenu ce matin mercredi 7 octobre
2009, au siège de l’ATCE une conférence de presse au cours de laquelle il a
brossé un tableau général du secteur touristique depuis l’aube du Changement
jusqu’à l’année en cours, en s’attardant, bien entendu, sur 2009 dont on
craignait, dans le monde entier, les retombées peu satisfaisantes en raison
de la crise financière aggravée par le virus de l’influenza.
De 100 mille en 1987, le nombre de lits est passé à 230 mille en 2008,
cependant que les arrivées de touristes sont passées d’un million d’âmes en
1987 à plus de 7 millions l’an dernier, et alors que les recettes ont grimpé
de 570 millions de dinars (MDT) au début de l’ère nouvelle à 3.358 MDT au
dernier exercice. C’est dire le poids du secteur dans l’économie tunisienne.
Très marqué par la crise financière qui sévit depuis juillet 2008, le
tourisme dans le monde continue à battre de l’aile et affecter plus ou moins
sérieusement les économies nationales. Toutefois, et sans être désastreuses,
ses retombées sur la Tunisie ont été, si l’on peut dire, sans dégâts
notables. En effet, et au chapitre des arrivées, notre pays a accusé, à fin
septembre dernier, un recul de 2% (un peu plus de 5.500.000 touristes) que
le ministre justifie ainsi: l’Europe de l’est a écopé de plein fouet les
effets de la crise, ramenant le taux de développement à moins 20% pour le
cas de la Tchéquie, mais à moins 40% pour ceux de la Pologne et de la
Russie. Les Français ont régressé de 3,4% (1 400 000 personnes, tout de
même), cependant que, surprise, les Anglais ont enregistré à nos portes un
taux positif de + 5%, contrairement aux Allemands (moins 7%) et aux Italiens
(moins 15%). Peut-être pas tout à fait dans les hôtels, mais grâce aux
diverses manifestations culturelles, nos frères maghrébins ont enregistré
une bonne performance estimée à + 10% (vers les 3 millions de touristes).
Cette ardoise ni tout à fait noire ni tout à fait rayonnante présente, au
fond, une nette amélioration au niveau des dépenses des touristes par nuitée
: en dinar tunisien, le pays a noté + 13,8%, équivalent de + 10,4% en euro.
En somme, les recettes, à septembre dernier, ont été de l’ordre de 2 625.000
MDT (1 406 M€).
Pour ainsi dire, 2009, année de toutes les craintes, est loin d’avoir été
catastrophique pour la Tunisie, sachant que le ”baromètre” de
l’Organisation mondiale du tourisme a prévu de moins 4 jusqu’à moins 6% la
chute des mouvements touristiques dans le monde. Qu’en sera-t-il pour les
mois de novembre et décembre ? Il n’y a aucune visibilité pour le moment,
selon le ministre, mais le tourisme saharien semble pouvoir tirer son
épingle du jeu.
Seul regret : alors que le monde commence à se relever petit à petit de la
crise financière, voilà que le spectre de l’influenza continue à planer sur
le monde. D’où une moindre visibilité pour l’année 2010.