Christian Lacroix : l’offre émiratie déposée en partenariat avec le couturier

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à l’issue de son défilé automne/hiver 2009 à Paris, le 1er juillet 2008 (Photo : Pierre Verdy)

[08/10/2009 15:53:52] PARIS (AFP) Le cheikh de l’émirat d’Ajman qui s’était déclaré intéressé par la maison de couture Christian Lacroix a déposé jeudi une offre de reprise de la griffe qui sera vraisemblablement avalisée par le tribunal de commerce, a déclaré à l’AFP l’administrateur judiciaire Régis Valliot.

Cette offre d’un proche de la famille régnante de l’émirat d’Ajman est faite “en partenariat” avec le couturier, a précisé par ailleurs le cabinet d’avocats François & Associés, représentant le cheikh, dans un communiqué.

Il est “vraisemblable que le tribunal de commerce de Paris retienne cette offre puisqu’elle satisfait les trois critères prévus par la loi : le maintien de l’activité, la sauvegarde des emplois et l’apurement du passif”, a déclaré M. Valliot.

Les offres distinctes mais complémentaires de la Financière Saint Germain (ndlr: Haviland, Daum, Lalique) et de Bernard Krief Consulting (BKC) “sont toujours là”, a-t-il précisé.

C’est “le tribunal qui va décider mais il n’y a pas beaucoup de suspense”, a ajouté M. Valliot.

Une audience du tribunal de commerce de Paris doit avoir lieu “aux alentours du 20 octobre pour une décision entre ce jour là et fin octobre, et une prise d’effet au 1er novembre”, a indiqué M. Valliot.

La maison Christian Lacroix, propriété depuis 2005 du groupe américain Falic, est en redressement judiciaire depuis juin. Elle a enregistré en 2008 dix millions d’euros de pertes pour un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros.

Le budget global pour relancer la griffe pourra atteindre 100 millions d’euros, selon M. Valliot et l’avocate Diane François.

L’offre de reprise du cheikh Hassan ben Ali al-Naimi, un proche de la famille régnante de l’émirat d’Ajman, “répond aux impératifs de positionnement sélectifs et de luxe de la marque”, a indiqué le cabinet François & Associés.

Une nouvelle société, dénommée “Christian Lacroix”, va être constituée et les frères Falic n’en feront pas partie, a précisé Mme François. “Nous avons conclu tous les accords nécessaires avec eux”, a-t-elle déclaré.

La maison Christian Lacroix compte encore 105 salariés.

La Financière-Saint Germain propose de racheter la marque et les contrats de licences et de reprendre 20 personnes, a rappelé M. Valliot.

L’offre de BKC prévoit des contrats de licences gratuits auprès de la Financière pour la haute couture et le prêt-à-porter, et de reprendre les 85 salariés restants. Mais BKC “n’a toujours pas justifié de son moyen de financement”, selon la même source. “Cette offre partielle et complémentaire va disqualifier l’autre”, souligne M. Valliot.

Un représentant du personnel interrogé par l’AFP s’est dit “satisfait” mais a indiqué que le comité d’entreprise de la maison de couture n’avait pas encore examiné l’offre du cheikh. Il devrait se réunir et donner un avis positif mercredi prochain.