à San Francisco (Photo : David Paul Morris) |
[08/10/2009 18:58:39] WASHINGTON (AFP) L’arrivée d’Apple sur le marché en plein boom des livres électroniques est attendue avec impatience par les spécialistes, alors même que le groupe américain n’a jamais confirmé ses projets et que ses concurrents présentent de nouveaux modèles à un rythme accéléré.
La rumeur veut qu’Apple sorte prochainement sa propre version du livre électronique, dont les performances écraseraient celles de ses concurrents. Et à en croire certains blogs spécialisés, Apple songerait à offrir de la couleur là où les leaders du marché, Amazon et Sony, n’offrent que du noir et blanc.
Mais la monochromie n’empêche pas le marché d’être dynamique – du moins aux Etats-Unis.
Le cabinet de marketing Forrester Research table désormais sur 3 millions de livres électroniques vendus cette année dans le pays, au lieu des 2 millions attendus jusqu’alors. Et les fêtes de fin d’année devraient voir la vente de 900.000 appareils.
Le Kindle d’Amazon s’est taillé la part du lion de ce marché, avec 60% des ventes, selon les analystes. Il est suivi du e-Reader de Sony, et ses 35% du marché. Sony entend lancer en décembre un modèle qui permettra de télécharger sans fil des titres de plusieurs centaines de pages, à l’image de ce que propose déjà le Kindle.
Le marché est décidement très convoité, puisque Barnes and Noble, le numéro un des libraires américains, et la firme Plastic Logic comptent prochainement sortir leur livre électronique.
“Cela fait pas mal de temps que nous prédisons que ce Noël va être celui des livres électroniques”, a déclaré à l’AFP Neil Jones, fondateur et patron d’Interead, un autre fabricant espérant imposer son livre, Cool-er.
“Notre plus grande défi, c’est de nous assurer que nous ayons des stocks suffisants”, assure M. Jones, qui affirme que les ventes du Cool-er sont déjà trois à quatre fois supérieures à ce qu’il avait prévu.
Pour l’instant bien plus développé aux Etats-Unis qu’ailleurs, ce marché commence aussi à se développer sur d’autre continents.
Amazon a ainsi présenté cette semaine une version internationale de son Kindle, avec les mêmes capacités de téléchargement sans fil dans une centaine de pays. Le principal obstacle à son succès pourrait cependant être son catalogue, consistant, pour le moment, quasi-exclusivement de titres en anglais.
Mais Amazon doit surtout s’inquiéter des projets d’Apple: l’analyste indépendant Rob Enderle se dit certain que le groupe à la pomme sortira son livre électronique avant l’été 2010, pour un prix oscillant entre 450 et 700 dollars, bien au-delà des 260 dollars que coûte le Kindle.
Le “iPad” ou “iTablet”, comme l’ont surnommé les blogueurs, serait “un successeur à la fois du lecteur de DVD portable, du livre électronique et d’un appareil capable de surfer sur internet”, explique M. Enderle.
La principale difficulté technique repose sur le mode d’affichage sur écran: les livres électroniques de Sony et Amazon utilisent une “encre électronique” sans brillance pour minimiser la fatigue des yeux, et extrêmement économe en batterie (un chargement de la batterie du Kindle dure au moins 10 à 15 jours).
Si Apple recourt aux cristaux liquides pour offrir la couleur, cela “mangera” beaucoup plus d’électricité, prévient M. Enderle.
Plus généralement, si Apple veut proposer le “couteau suisse” des appareils portables, “il court le risque non négligeable d’essayer d’offrir tout à tout le monde, et comme Microsoft de finir par tout offrir, sans susciter d’intérêt”.