Dans un magasin de New Delhi en 2005 (Photo : Manpreet Romana) |
[12/10/2009 11:17:44] PARIS (AFP) Finis les interminables films de vacances ou de mariages. Avec la mode des séquences courtes, capturées via son appareil photo ou son téléphone mobile puis envoyées illico sur internet, le secteur des caméscopes est contraint de se réinventer.
Selon le cabinet d’études Gfk, en France, ce marché a atteint son apogée en 2005, avec 740.000 pièces vendues. Depuis, il recule régulièrement (-4,2% en 2008). Et cette année, le déclin sera plus marqué: -7,4% (630.000 unités).
Au niveau mondial, l’institut IDC table sur une hausse des volumes de 4%, bien faible après le bond de 34% en 2006 et de 22% en 2007.
Le problème des caméscopes est “leur prix de vente élevé”, commente Christopher Chute, analyste à IDC, donc un client au budget limité préférera “un appareil photo ou un téléphone, qui coûtent moins chers en offrant des fonctionnalités similaires”.
Leur utilisation reste exceptionnelle, “seulement deux ou trois fois dans l’année”, et ils restent “un peu encombrants”, commente de son côté Michaël Mathieu, spécialiste du secteur chez Gfk.
Surtout, à côté de l’usage traditionnel du caméscope pour un voyage, un mariage ou une naissance, une nouvelle pratique est née: “de petites séquences, de qualité vidéo moindre, que l’on partage sur internet” sur des sites comme Youtube, Dailymotion ou Facebook, explique Hervé Vancompernolle, directeur marketing de Sony France.
Sur ce créneau, les appareils photo ont leur carte à jouer car “leurs fonctions vidéo sont parfaitement adaptées à ces courtes séquences”, estime Marc Héraud, secrétaire général du Syndicat des entreprises de l’image, de la photographie et de la communication (Sipec), alors que s’ouvre jeudi le Salon de la photo à Paris.
La qualité de leurs images s’améliore, avec l’apparition de la haute définition, une tendance que l’on observe également dans les mobiles.
Mais surtout, une nouvelle génération de caméscopes est née: des mini-caméras dédiées à internet comme Flip, très populaire aux Etats-Unis, et qui sera lancée le 3 novembre en France.
Créée en 2007 par la société Pure Digital, Flip permet d’envoyer facilement des vidéos en ligne.
Un an après son lancement, elle captait déjà 18% du marché américain, selon IDC, de quoi allécher l’équipementier télécoms Cisco qui a racheté Pure Digital en mars pour 600 millions de dollars.
Ce produit, depuis imité par plusieurs marques (Samsung, Kodak, Sanyo…), “devrait faire une forte percée en Europe”, prédit M. Chute.
Même Sony, numéro un mondial du secteur, s’y intéresse: “nous avons expérimenté l’an dernier aux Etats-Unis un produit de ce type baptisé Webby”, désormais en test marketing en Europe, raconte Hervé Vancompernolle.
Si ces mini-caméras peuvent doper les volumes du marché, leur faible prix (100-200 euros) devrait toutefois accentuer le déclin en valeur, les tarifs des caméscopes ayant déjà beaucoup baissé (-15,2% en 2009 selon Gfk).
D’où le choix de Panasonic de miser sur “les caméscopes haut de gamme”, selon le président de la filiale française Laurent Roussel, car “ceux d’entrée de gamme peuvent être phagocytés par les appareils photo et les mobiles”.
Sony se veut plus optimiste: non seulement “le socle des gens qui font de la vidéo de tourisme et de famille est un socle solide”, mais encore, le succès des mini-caméras est aussi une “opportunité”.
“Peut-être que ceux qui prennent du plaisir à faire des petits clips vidéo seront plus à même d’évoluer vers des caméscopes plus traditionnels”, espère-t-il.