Le Nobel d’économie à deux Américains, dont la première femme

[12/10/2009 16:26:19] STOCKHOLM (AFP)

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ée d’Elinor Ostrom, qui a remporté le Prix Nobel d’Economie le 12 octobre 2009, première femme à recevoir cette distinction, avec un autre universitaire américain, Oliver Williamson

Le a été attribué lundi aux Américains Oliver Williamson et Elinor Ostrom, la première femme récompensée, pour leur travaux séparés montrant que l’entreprise et les associations d’usagers sont parfois plus efficaces que le marché.

Leurs recherches sont particulièrement dans l’air du temps, en plein débat sur la meilleure organisation des marchés financiers et de l’économie mondiale mais aussi sur la protection de l’environnement et des ressources naturelles, un domaine essentiel d’étude d’Elinor Ostrom.

“Ils veulent comprendre des organisations qui ne sont pas des marchés (…) et ils montrent comment ces institutions résolvent les conflits”, a salué Tore Ellingsen, membre du comité Nobel, lors de l’annonce du prix à la presse.

Ces récompenses confortent la chasse gardée américaine sur le Nobel d’économie, avec désormais 45 lauréats sur un total de 64 depuis sa première attribution en 1969.

Cette saison 2009 est également très américaine, avec 11 lauréats sur 13 venant des Etats-Unis, la sensation étant venue vendredi à Oslo du Nobel de la Paix attribué au président américain, Barack Obama.

Elinor Ostrom, de l’Université d’Indiana (centre), est récompensée par le comité “pour avoir démontré comment les biens communs peuvent être efficacement gérés par des associations d’usagers”.

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ée de l’Américain Oliver Williamson récompensé par le prix Nobel d’Economie le 12 octobre 2009.

Elle a “remis en cause l’idée classique selon laquelle la propriété commune est mal gérée et doit être prise en main par les autorités publiques ou le marché”, salue le comité, qui sacre pour la première fois une femme depuis sa première attribution en 1969.

En se fondant sur de nombreuses études sur la gestion par des groupes d’usagers des ressources en poissons, en élevage, sur les forêts ou les lacs, la lauréate américaine a montré que leur organisation était souvent meilleure que ne le croit la théorie économique, souligne le comité.

“Ma première réaction a été d’une grande, grande surprise et de reconnaissance. Etre choisie pour ce prix est un grand honneur et je suis toujours un peu sous le choc”, a dit la lauréate, qui est plus considérée comme une experte en sciences politiques, par téléphone devant le comité et la presse.

La récompense de l’Américaine “va bien avec les problèmes actuels auxquels le monde fait face, sur la façon de gérer la surexploitation des océans, le réchauffement climatique et d’autres problèmes environnementaux qui sont liés au fait que trop de gens utilisent trop de ressources”, a dit à l’AFP Timothy Van Zandt, professeur d’économie à l’INSEAD, près de Paris.

Oliver Williamson, né en 1932 et enseignant à l’université de Californie de Berkeley (ouest), a été récompensé pour “son analyse de la gouvernance économique, notamment les frontières de l’entreprise”.

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éats du prix Nobel d’économie (de 2000 à 2009) (Photo : null)

Sa théorie explique que l’entreprise s’est imposée comme modèle économique dominant, parce qu’elle facilite la gestion des conflits et réduit les coûts grâce à la hiérarchie, mieux que les marchés où dominent souvent les négociations et les désaccords.

L’inconvénient, souligné par la théorie de l’organisation de Williamson, est que l’autorité peut être abusée, observe le comité Nobel.

La question de l’organisation interne des entreprises et du bon fonctionnement des marchés a été projetée sur le devant de la scène par la crise économique, qui a relancé le débat sur la responsabilité, les rémunérations et la mesure de l’efficacité.

Ces questions sont par exemple au centre de la controverse sur les bonus des banquiers et des traders.

Officiellement dénommé “prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel”, le Nobel d’économie est le seul à ne pas avoir été prévu dans le testament de l’industriel suédois.

Décerné depuis 1969 et financé par la banque centrale suédoise, il fonctionne néanmoins exactement comme les autres prix avec un comité et une dotation de 10 millions de couronnes (970.000 euros) à partager entre les lauréats.