Trains voyageurs : la SNCF sans concurrent pour l’ouverture à la concurrence

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à Lyon. (Photo : Fred Dufour)

[14/10/2009 15:16:17] PARIS (AFP) L’ouverture à la concurrence du trafic international de voyageurs le 13 décembre se fera sans concurrent pour la SNCF, le seul opérateur en lice, Trenitalia, ayant fait savoir qu’il ne pourrait pas faire rouler ses trains sur le réseau français avant plusieurs mois.

“Nous estimons que nous n’avons pas eu pour le moment de la part de la France les garanties et les conditions (nécessaires) afin de pouvoir lancer le service le 13 décembre”, a déclaré mercredi à l’AFP un porte-parole de la compagnie publique des chemins de fers italiens.

Le porte-parole n’a pas été en mesure de donner une date précise, se contentant de dire que Trenitalia comptait lancer ses trains en France “le plus vite possible”.

Théoriquement, de nouvelles compagnies peuvent faire rouler des trains entre la France et les pays voisins à partir du 13 décembre, à condition que leur matériel ait été homologué par l’Etablissement public de sécurité ferroviaire (EPSF) et que Réseau ferré de France (RFF), le gestionnaire des voies ferrées françaises, ait accordé des sillons, les créneaux de circulation.

Si la SNCF garde pour l’instant son monopole sur les liaisons intérieures, les nouveaux entrants seront autorisés à faire du cabotage, c’est-à-dire prendre des passagers sur la partie française du parcours –entre Paris et Strasbourg sur un Paris-Munich, par exemple–, à condition que leur activité principale reste transfrontalière.

Quand RFF a demandé au printemps quelles entreprises ferroviaires entendaient s’aventurer sur les rails français, on attendait la Deutsche Bahn. Mais seules ont répondu la petite société allemande Georg Verkehrsorganisation GmbH (GVG) et Trenitalia.

GVG ayant passé son tour, Trenitalia devait être le premier concurrent direct de la SNCF à l’ouverture du marché. La compagnie a obtenu des sillons pour deux allers et retours à grande vitesse par jour, entre Milan et Paris via Turin et Chambéry, d’une part, et entre Gênes et Paris, via la Côte d’Azur et Marseille, d’autre part.

Mais alors que l’échéance approche, rien… La SNCF n’a pas été contactée pour les services en gare qui restent de sa compétence. Et l’EPSF n’avait pas reçu mercredi tous les documents lui permettant d’homologuer le matériel italien.

Selon Hervé de Tréglodé, directeur général adjoint de RFF, Trenitalia devrait se lancer en France “dans le courant de l’année 2010”.

“Le jour où ils décideront de rouler, ils auront un sillon”, a-t-il assuré. Quant à savoir si Trenitalia devra payer les sillons réservés mais non utilisés, le responsable de RFF est resté vague: “Cela fait partie de la discussion commerciale”.

Les trains italiens seront en concurrence frontale avec ceux d’Artesia, coentreprise transfrontalière de la SNCF et de Trenitalia. Les relations sont de fait tendues entre les deux partenaires, puisque la SNCF doit être l’opérateur industriel de l’italien NTV, concurrent direct de Trenitalia chez lui.

Quant à GVG, il n’a pas renoncé, et entend faire rouler des trains classiques vers la Bretagne et le Sud de la France depuis l’Allemagne.

“C’est une petite entreprise qui construit son +business plan+. Dès qu’ils seront prêts, on pourra leur délivrer leurs sillons”, estime M. de Tréglodé.

Réponse de Rolf Georg, le patron de GVG: “Je ne peux pas dire quand nous nous lancerons. Nous sommes prêts depuis déjà deux ans! Nous attendons juste que RFF nous donne des sillons.”

A la SNCF, on n’attend pas de concurrence vraiment sérieuse à l’international avant les jeux Olympiques de 2012, organisés à Londres.