L’UE scelle avec la Corée du Sud son plus gros accord commercial bilatéral

[15/10/2009 14:08:30] BRUXELLES (AFP)

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éenne au Commerce extérieur, Catherine Ashton, le 28 mai 2009 à Bruxelles (Photo : Dominique Faget)

L’Union européenne a paraphé jeudi avec la Corée du Sud son plus important accord commercial bilatéral jamais négocié, au terme de plus de deux ans de discussions et malgré des inquiétudes exprimées notamment par l’industrie automobile européenne.

“Pour l’UE, c?est le premier accord de libre-échange du 21ème siècle. Il institue des liens économiques profonds avec un autre pays en développement. Il va offrir de nouveaux débouchés aux entreprises européennes des secteurs des services, de l’industrie manufacturière et de l’agriculture”, a déclaré la commissaire européenne au Commerce, Catherine Ashton, citée dans un communiqué.

Cet accord préliminaire de libre-échange offrira des débouchés commerciaux supplémentaires tant pour l’UE que pour la Corée du Sud.

Il “pourrait générer pour 19 milliards d?euros de nouveaux échanges pour les exportateurs européens et conduira à l?élimination de quasiment tous les obstacles tarifaires (douaniers, ndlr) et à la suppression de nombreuses barrières non tarifaires entre les deux économies”, a souligné la Commission.

Il doit permettre la suppression de droits de douane frappant les exportations de l’UE vers la Corée du Sud, à hauteur de 1,6 milliard d?euros.

Les secteur des télécommunications, des services environnementaux, des services juridiques, des services financiers ou du transport maritime, que Séoul s’est engagé à largement libéraliser, devraient être les principaux bénéficiaires, selon Bruxelles.

Le paraphe de l’accord constitue une étape clé avant sa signature définitive, qui n’interviendra qu’une fois que les Etats de l’UE auront donné leur feu vert final. Il devrait être soumis à leur approbation “début 2010”, selon la Commission.

Le Parlement européen devra aussi le valider. L’accord devrait ensuite entrer vigueur au “second semestre 2010”, selon Bruxelles.

La négociation de cet accord avait suscité de vives inquiétudes de certains Etats de l’UE, comme l’Italie, et de l’industrie automobile européenne, craignant essentiellement qu’il ne donne un avantage déloyal aux entreprises sud-coréennes dans le secteur automobile.

En cause principalement: le remboursement par la Corée du Sud de droits d’importation aux sociétés qui ont utilisé des matériaux importés pour fabriquer un produit destiné à l’exportation.

Les Européens, et particulièrement l’industrie automobile européenne, ont mis en garde contre le fait que cela risquait d’entraîner une déferlante en Europe de voitures fabriquées en Corée du Sud avec des pièces chinoises.

La Commission européenne a négocié fin juin un nouveau compromis sur ce point, prévoyant que les Européens bénéficient d’un mécanisme spécial de sauvegarde limitant les remboursements de droits de douane en cas d’explosion des importations de voitures coréennes à composante partiellement étrangère.

La Corée du Sud est le quatrième partenaire économique le plus important de l’UE hors de l’Europe, derrière les Etats-Unis, le Japon et la Chine.