Nigeria : fin de la trêve du Mend jeudi à minuit, reprise “probable” des attaques

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Combattants du Mend, le 17 septembre 2008 dans le delta du Niger (Photo : Pius Utomi Ekpei)

[15/10/2009 13:30:34] LAGOS (AFP) Le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (Mend), principal groupe armé dans cette région riche en pétrole du sud du Nigeria, a indiqué qu’il reprendrait “très probablement” ses attaques à l’expiration d’un cessez-le-feu unilatéral jeudi à minuit.

Jeudi s’achève la trêve de 90 jours déclarée par le Mend, qui depuis trois ans livre une “guerre du pétrole” contre les infrastructures pétrolières nigérianes et étrangères dans cette région.

Les attaques vont “très probablement” reprendre, a indiqué le porte-parole du Mend, Jomo Gbomo, en réponse à une question de l’AFP qui lui demandait si le groupe armé allait recommencer ses actions violentes à l’expiration de la trêve.

“Mais cela ne sera confirmé qu’après minuit ce soir”, a-t-il nuancé dans un courriel.

Le Mend, qui affirme se battre pour une meilleure répartition des revenus de l’or noir avec la population du sud, avait proclamé un cessez-le-feu de 60 jours jusqu’au 15 septembre. Puis il a prolongé la trêve de 30 jours.

Le président Umaru Yar’Adua a pour sa part offert une amnistie inconditionnelle aux rebelles qui déposeraient les armes entre le 6 août et le 4 octobre. Les autorités ont qualifié l’amnistie de succès et estiment qu’elle pourrait toucher 15.000 combattants.

Certains commandants réputés du Mend ont, dans une démarche personnelle, décidé de déposer les armes. Mais le groupe lui-même n’a pas accepté l’offre d’amnistie qu’il a qualifiée de “comédie” et a indiqué qu’il poursuivrait sa lutte.

“Le Mend reprendra ses attaques contre l’industrie pétrolière à l’expiration de notre cessez-le-feu”, avait-il affirmé la semaine dernière.

“Le Mend considère que la prochaine étape de notre lutte est la plus importante, car nous avons l’intention de mettre fin, une fois pour toutes, à 50 ans d’esclavage de la population du delta du Niger par le gouvernement nigérian, un petit groupe d’individus et les compagnies pétrolières occidentales.”

Les attaques d’installations pétrolières depuis trois ans ont réduit la production nigériane d’un tiers et provoqué une flambée des prix sur les marchés internationaux.