[15/10/2009 21:44:44] GANDRANGE (Moselle) (AFP)
à son départ de Gandrange, le 15 octobre 2009 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen) |
Nicolas a effectué jeudi une visite éclair et suprise à Gandrange (Moselle) où il a annoncé investissements et créations d’emplois, 20 mois après avoir promis aux salariés de ce bassin d’emploi sinistré qu’il reviendrait promptement les voir.
Le chef de l’Etat a fait part d’une commande de 300 millions d’euros du Réseau Ferré de France (RFF) au sidérurgiste anglo-néerlandais Corus pour la fabrication de rails TGV de très grande longueur à Hayange (Moselle).
Cette visite de moins de trois heures a été effectuée en pleine polémique sur les ambitions de son fils Jean et une semaine après un déplacement en Moselle qui avait ravivé les plaies ouvertes par sa visite sans suite de février 2008 sur le site d’ArcelorMittal.
Le contrat Corus devrait permettre de “préserver des centaines d’emplois” pendant les six prochaines années, a assuré M. Sarkozy lors d’un point presse, à l’issue d’une réunion pour laquelle avaient été convoqués dans l’urgence à la mairie de Gandrange représentants syndicaux, direction d’ArcelorMittal et élus locaux.
écédente visite de l’usine Arcelor Mittal à Gandrange, le 4 février 2008 (Photo : Frederick Florin) |
Il a également indiqué qu’il allait rencontrer “dans les prochains jours” Lakshmi Mittal, président d’ArcelorMittal. “Nous avons besoin de son engagement et de ses investissements en France”, a-t-il dit.
En mairie de Metz, M. Sarkozy a également annoncé la venue “d’un régiment de plus” dans la ville, qui paye le plus lourd tribut à la restructuration des armées avec la perte de quelque 5.700 emplois civils et militaires.
“J’en ai parlé à nos amis allemands. Je ne sais pas encore exactement quel régiment viendra. Je vais être obligé de faire un peu de dominos”, a-t-il dit.
M. Sarkozy a expliqué avoir décidé de revenir à Gandrange et Metz après avoir mesuré “lors de (sa) dernière visite il y a quelques jours (en Lorraine), l’ampleur de la déception”. “C’était une erreur et j’ai décidé d’y retourner (…). Il fallait réparer cet impair”, a-t-il dit.
Selon des participants à la réunion de Gandrange, le président a confirmé des investissements de 20,5 millions d’euros et la création d’une centaine d’emplois en Moselle.
Sur cette somme, 16 millions seront consacrés à la fabrication de portes coupe-feu (66 emplois créés) et à la création d’ici 2010 d’un atelier de coupe et cintrage (33 emplois) à Yutz (Moselle). En outre, 4,5 millions d’euros seront investis sur le train à billettes (laminoir) de Gandrange, ont fait savoir des élus socialistes par texto à des journalistes, qui n’étaient pas invités à la réunion.
Le chef de l’Etat a enfin confirmé que cinq millions d’euros iraient à un centre d’apprentissage, qui devrait être installé à Gandrange et où l’on formerait 120 apprentis aux métiers de la métallurgie, selon ces élus.
Les syndicats et le président (PS) de la Région Lorraine, Jean-Pierre Masseret, ont jugé que ces annonces n’allaient pas assez loin.
Selon M. Masseret, les annonces “confirment des engagement déjà annoncés dans le cadre d’un plan de revitalisation” signé en février par Luc Chatel, alors secrétaire d’Etat à l’Industrie. “C’est la ventilation des crédits qui est différente”, a-t-il précisé.
Jacky Mascelli, responsable CGT à Arcelor-Gandrange, a également estimé que “tous ces engagements (étaient) contenus dans le plan de revitalisation”.
Edouard Martin, délégué CFDT, a parlé sur i-télé de “surprise de mauvais goût”, décrétant qu’il n’y a “rien de nouveau”, “hormis l’annonce du contrat de RFF avec Corus qui est effectivement une bonne nouvelle”.
Avant de se rendre en mairie de Metz, le chef de l’Etat a effectué une brève visite de l’antenne décentralisée à Metz du centre Pompidou. “Exceptionnel, magnifique”, a-t-il dit à la vue du bâtiment qui doit être inauguré en mai 2010.