Aide de l’Allemagne à Opel : Berlin dit comprendre les doutes de Bruxelles

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Le ministre allemand de l’Economie Karl-Theodor zu Guttenberg (Photo : Axel Schmidt)

[18/10/2009 08:37:08] BERLIN (AFP) Le ministre allemand de l’Economie a dit samedi comprendre les réserves de Bruxelles quant à l’aide financière promise par l’Allemagne à Opel, tandis que le commissaire européen Günter Verheugen s’est montré confiant pour l’avenir d’Opel.

“J’ai une grande compréhension pour l’action de la Commission européenne”, a affirmé le ministre conservateur du gouvernement sortant d’Angela Merkel, Karl-Theodor zu Guttenberg, à Berlin.

Le ministre croit cependant que “de vraies réponses vont être données” aux doutes émis par Bruxelles, a-t-il ajouté, précisant laconiquement qu’il y avait eu “des déclarations prêtant à confusion” au sujet de l’aide promise par Berlin.

La Commission européenne a indiqué vendredi avoir trouvé des “indices significatifs” que l’aide promise par Berlin à Opel n’était pas conforme aux règles européennes de concurrence.

La commissaire à la Concurrence Neelie Kroes a écrit à M. zu Guttenberg pour lui faire part de ses “inquiétudes” à ce propos.

L’Allemagne, qui a piloté la procédure de rachat d’Opel et a imposé son repreneur favori, l’équipementier canadien Magna associé à la banque russe Sberbank, est accusée par d’autres pays européens, Belgique et Grande-Bretagne en tête, d’avoir accordé des aides financières à des fins protectionnistes.

De son côté, le commissaire européen à l’Industrie et vice-président de la Commission européenne Günter Verheugen s’est montré confiant pour l’avenir d’Opel, dans une interview sur la radio Deutschlandfunk dimanche matin: “Tous voient la nécessité, ou considèrent qu’il est bon, de donner une chance à cette entreprise et de laisser le consommateur décider de quelle entreprise réussit ou non sur le marché”, a déclaré M. Verheugen.

Selon lui, il y a toutefois “une compétition dangereuse” entre les pays impliqués dans le dossier en raison des différents sites de production, chacun rivalisant pour sauver chez lui le plus d’emplois.

Il a assuré que Bruxelles souhaitait clarifier la situation rapidement et s’assurer du soutien le plus large possible des pays impliqués, et ce en accord avec le droit européen de la concurrence, afin d’éviter toute procédure ultérieure susceptible de coûter un temps précieux à Opel.

“Le temps, c’est ce que nous avons le moins dans le contexte d’Opel et de General Motors”, a ajouté M. Verheugen.

Une solution économiquement raisonnable doit toutefois être trouvée, et non une solution dictée “par un point de vue purement politique”, a-t-il dit.

Malgré les doutes de Bruxelles, des sources gouvernementales allemandes ont indiqué au magazine Der Spiegel que le contrat de vente d’Opel à Magna devrait intervenir la semaine prochaine.