à Brighton (Photo : Carl de Souza) |
[18/10/2009 13:32:40] LONDRES (AFP) Le gouvernement britannique prépare un “raid fiscal” sur les bénéfices des banques britanniques, qui ont toutes profité directement ou indirectement de son soutien au secteur financier, a écrit dimanche le Sunday Telegraph.
“Les ministres du cabinet et les hauts responsables à Downing street souhaitent que le ministre des Finances Alistair Darling dévoile cette offensive fiscale contre les banques dans son pré-budget qui doit être présenté au Parlement dans les six semaines”, a indiqué le journal.
Il s’agirait pour les banques de récompenser le contribuable qui a financé les plans de sauvetage bancaires et les mesures de relance du gouvernement, a-t-il poursuivi, soulignant que toutes les banques avaient profité de l’assainissement du secteur, même celles n’ayant pas puisé dans les fonds publics.
Des sources non identifiées du journal ont précisé qu’un tel raid avait été opéré en 1981 par le gouvernement conservateur de Margaret Thatcher.
A cette opération unique, qui devrait rapporter plusieurs centaines de millions de livres, le gouvernement travailliste songe à modifier le système d’impôts sur les sociétés pour les banques qui leur permet actuellement de compenser leurs pertes sur plusieurs années fiscales.
Dans son podcast (programme sonore téléchargeable) hebdomadaire, le Premier ministre britannique Gordon Brown a affirmé samedi qu’il était “déterminé à mettre un terme aux pratiques bancaires imprudentes”, promettant que son gouvernement prendrait “des actions d’ampleur pour réformer l’ensemble de la culture du secteur financier”.
Selon le Telegraph, le Cabinet est dans une “colère noire” provoquée par les présages de bénéfices annuels 2009 élevés, et de bonus importants.
Le Sunday Times a avancé de son côté que Royal Bank of Scotland, sauvée in extremis de la faillite en octobre 2008 et nationalisée à 70%, prévoit de verser 4 milliards de livres (4,39 milliards d’euros) de bonus à sa branche d’investissements.
Le journal a précisé que Barclays, qui n’a pas puisé dans les poches du contribuable, devrait “annoncer un bénéfice record de plus de 10 milliards de livres pour 2009, ce qui devrait entraîner des bonus de plusieurs millions pour des dizaines de traders et de responsables”.