L’Afsset apporte quelques éléments de réponse, mais beaucoup de zones d’ombre.
Voici les résultats d’une étude publiée l’Agence française de sécurité sanitaire
et de l’environnement (Asset) qui ne manque pas d’intérêt pour la Tunisie.
Dans cet avis, publié le 15 courant, l’Afsset ‘’recommande de réduire
l’exposition du public aux ondes électromagnétiques, dont celles du téléphone
portable’’. Et s’il en est ainsi, c’est parce qu’elle ‘’juge que les preuves de
dangerosité sont encore insuffisantes’’.
On rappelle que cet avis intervient près de six mois après la clôture du
Grenelle des antennes, et ‘’la publication des résultats d’une expertise
collective importante sur les effets biologiques et sanitaires, en particulier
de la téléphonie mobile, mais aussi de l’ensemble des ondes de
radiofréquences’’.
En fait, l’Afsset a constitué un comité d’experts spécialisés, dont la missionné
était d’examiner 3.500 écrits scientifiques consacrés aux ondes
électromagnétiques rédigés au cours des dernières années dans le monde, dont
1.000 de manière «approfondie», afin de faire le tri entre des conclusions
souvent contradictoires, rappelle Benjamin Ferran dans le figaro.fr.
Les experts ont également mesuré directement plusieurs émissions d’antennes,
tandis que cinq associations mobilisées sur ce sujet ont été entendues.
Résulta : un rapport de 500 pages à partir duquel l’Afsset s’est forgé son avis.
A partir donc de ce rapport, l’Afsset a essayé de répondre à plusieurs
questions, dont notamment est-ce que les antennes-relais et les mobiles sont
dangereux pour la santé?
Tout en admettant que … la baisse du niveau d’émission des antennes-relais n’est
pas justifiée («Le niveau de preuve n’est pas suffisant pour retenir en l’état
des effets dommageables pour la santé comme définitivement établis», les experts
de l’Afsset estiment tout de même que «ils (les effets dommageables) constituent
des signaux indéniables, [car] des interrogations subsistent en particulier pour
les risques à long terme». Autrement dit, il faut de la prudence.
Alors que recommande l’agence ? Plusieurs recommandations ont été émises par l’Afsset
sur les téléphones mobiles (‘’privilégier les téléphones portables dont les
niveaux d’émission sont les plus faibles’’, les antennes-relais (‘’abaisser les
niveaux d’exposition dans les zones les plus denses… et mutualiser des émetteurs
ou d’user modérément des technologies sans-fil’’, et sur le cas des personnes
hypersensibles. ‘’Pour cela, elle livre également des conseils plus concrets,
comme l’ajout d’un bouton pour désactiver le WiFi sur les «box» Internet’’,
souligne Benjamin Ferran.
Maintenant, compte tenu de la polémique autour de ce sujet, Benjamin Ferran
s’interroge : ‘’ce rapport clôt-il le débat ?’’. Sa réponse est formelle : ‘’Pas
du tout’’.
Les premiers à réagir, ce les associations qui ‘’regrettent que les
recommandations ne tiennent pas assez compte des incertitudes exposées dans le
rapport…
En outre, l’Afsset, reconnaissant l’existence «nombreuses lacunes
méthodologiques», pourrait réaliser ‘’d’autres enquêtes, notamment
épidémiologiques’’, pour pouvoir ‘’affiner les connaissances sur le sujet’’.
En gros, ce rapport donne un sentiment d’éveil des mentalités, puisque, comme a
déclaré José Cambou, spécialiste de la question chez France nature
environnement, «pour la première fois, en France, nous avons un avis qui prouve
qu’il existe des études sérieuses qui donnent des signaux d’alerte». Même son de
cloche de la part des autres associations.
Qu’en est-il en Tunisie ? Que fait-on ou envisage-t-on de faire ? Que dit notre
chère ADC (Association de défense du consommateur) ? Des questions, à notre
connaissance qui n’ont pas encore de réponse.