Habitat et infrastructure
Les secteurs de l’habitat et de l’infrastructure ont bénéficié, depuis le
Changement du 7 novembre 1987, du plus grand intérêt dans le cadre de la
stratégie de développement, compte tenu, d’une part, de l’impact direct de ces
secteurs sur la stabilité des ménages et des personnes, et, d’autre part, de
leur rôle important en matière d’impulsion de la dynamique de développement et
de l’emploi.
Secteur de l’habitat
Le recensement général de la population et de l’habitat réalisé en 2004 met en
évidence un accroissement important du patrimoine immobilier existant. Ainsi 2,5
millions de logements ont été recensés, contre 1,86 million en 1994, soit une
progression annuelle de 2,95% au cours de la décennie 1994-2004 représentant
63.500 logements/an. Ce développement est d’autant plus significatif qu’au cours
de la même période, le nombre de familles n’a progressé que de 2,52%.
Cette évolution quantitative s’est accompagnée d’une amélioration de la qualité
de l’habitat. La proportion d’habitations rudimentaires a fortement régressé,
passant de 2,7% en 1994 à 0,8% du patrimoine d’habitat en 2004 grâce aux
interventions du Fonds de Solidarité Nationale (Fonds 26-26), d’une part, et Ã
l’amélioration du revenu par tête d’habitant, d’autre part.
La superficie habitable moyenne a, elle aussi, connu une nette progression. Les
logements comprenant trois pièces ou plus représentaient 66,5% du total des
logements en 2004, contre seulement 56,5% en 1994. La même décennie a été
marquée par un engouement accru pour l’habitat vertical. La proportion
d’appartements en comparaison avec la totalité du patrimoine existant est passée
de 5,9% en 1994 Ã 7,5% en 2004.
En 2008, les villes et les grandes agglomérations abritaient 65,8% de la
population du pays, contre 65% en 2004 et 61% en 1994. Quant au nombre de
logements, il s’élevait à 2,809 millions de logements en 2008.
Une stratégie d’avenir pour l’habitat
En vue de se préparer à s’engager de plain-pied dans le 21e siècle, à travers
l’évaluation de la stratégie appliquée depuis 1988 en matière d’habitat, un
vaste plan de développement des villes a été mis en place.
En voici les orientations principales de ce plan :
– Relèvement du niveau de l’offre de logements sociaux à vocation locative, afin
de réduire la forte demande de logements neufs destinés à la vente.
– Poursuite de l’effort d’intégration des quartiers populaires dans le tissu
urbain, et ce au moyen des projets de première et de deuxième générations
relatifs aux quartiers populaires et afin de porter à au moins un million le
nombre de bénéficiaires de ce programme.
– Gestion durable des ressources foncières et équipement des terrains en
commodités indispensables, tout en préservant l’environnement.
Modification du schéma de financement et compression du coût du logement, afin
de l’adapter aux moyens des couches sociales de condition modeste ou moyenne,
avec maintien du système d’épargne-logement.
Habitat social et économique
Les efforts se poursuivent en matière d’habitat social et économique au profit
des couches sociales de condition modeste, notamment à travers :
– de nouvelles mesures présidentielles prises à cet effet en mars 2009 et
destinées à faciliter l’acquisition de logements. Ces mesures portent notamment
réduction d’un point des taux d’intérêt des crédits du FOPROLOS et d’un point
aussi les taux d’intérêt des crédits d’épargne-logement ordinaires, outre la
création d’une nouvelle catégorie d’épargne-logement ;
– la concrétisation des orientations retenues par le Conseil ministériel du 26
juillet 2002, par la mise en place de dispositions destinées à favoriser la
construction de logements sociaux et économiques. Il a été ainsi décidé de
poursuivre les projets d’El-Fejja et de Mghira, de réserver 250 hectares de
terres domaniales à la création de plus de 10 mille logements sociaux et
économiques dans le Grand Tunis au profit de 45.000 habitants et de réunir les
conditions pour la généralisation de cette opération, chaque fois que le besoin
s’en fait sentir, dans les autres agglomérations.
Prendre soin du patrimoine foncier existant et ancien
Dans le cadre de l’attention portée aux médinas et aux quartiers historiques et
dans le but de multiplier les projets de rénovation des quartiers anciens pour
la préservation du patrimoine foncier ancien existant, la sauvegarde de leur
cachet urbanistique et architectural et l’amélioration des conditions de vie des
populations concernées, il a été procédé à :
– la rationalisation de la relation entre le bailleur et le locataire pour la
protection du patrimoine à vocation locative ;
– la révision des textes créant et organisant les interventions du Fonds
d’amélioration de l’habitat et fixation des modalités d’octroi des crédits et
subventions de ce fonds ;
– la réalisation de projections pour remédier à la question des bâtiments
vétustes situés dans le tissu urbain ancien.
Promotion des quartiers populaires
Dans le cadre de la volonté de réhabiliter et de promouvoir les quartiers
populaires, le président de la République a ordonné, à l’occasion de la
célébration du 58e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de
l’Homme, de consacrer une partie des ressources du Fonds de Solidarité Nationale
(Fonds 26-26) à l’amélioration de la situation de certains quartiers populaires
situés dans le pourtour de la capitale, en particulier, et dans les grandes
villes, en général. Cette action a fait l’objet d’un nouveau programme
comportant des interventions à la fois aux niveaux de l’infrastructure, des
équipements collectifs et de la création de sources de revenus et de postes
d’emploi.
A l’occasion du 21e anniversaire du Changement, un programme additionnel
prévoyant la réhabilitation de 56 quartiers totalisant 200.000 habitants, pour
un coût de l’ordre de 150 MDT a mis en place. Ce programme dont la réalisation
s’étale sur la période 2009-2012, se distingue des projets antérieurs par
l’inclusion du volet de la formation et la création d’espaces à consacrer
spécialement à cet effet.
Perspectives
La période quinquennale (2007-2011) prévoit la réalisation de quelque 300.000
unités d’habitation pour des investissements estimés à 10.100 MDT, dont:
– 260.000 unités pour la couverture de besoins additionnels.
– 10.000 unités pour contenir la flambée de la demande.
– 30.000 unités pour le remplacement de logements vétustes.
Secteur des infrastructures
Infrastructure routière et ouvrages d’art
La Tunisie de l’Ere nouvelle a accordé la plus haute importance Ã
l’infrastructure en matière de routes et d’ouvrages d’art, en tant que facteur
d’appui aux secteurs productifs et à l’activité économique, en général. L’impact
de l’infrastructure est, en effet, évident en termes de contribution Ã
l’accroissement de la compétitivité de l’économie, à la promotion de l’emploi,
voire à la croissance des secteurs de la production, y compris aux niveaux du
développement des exportations et de l’attraction des investissements.
L’infrastructure est aussi à la base du développement régional, ne serait-ce
qu’en raison de son impact bénéfique sur la circulation des personnes et des
marchandises.
Réalisations du Xe Plan (2002-2006)
a- Réalisations qualitatives
La période du Xe Plan a été marquée par la priorité accordée aux programmes
adaptés aux exigences du développement économique et social. L’accent a été
ainsi mis sur la poursuite de la mise à niveau du réseau structuré, notamment
par le relèvement de la proportion des routes d’une largeur de plus de 7 mètres,
la consolidation des routes déjà aménagées et la construction de ponts…
Ainsi, le montant des investissements au cours de la période du Xe Plan, au
titre des projets d’infrastructure routière, s’est élevé à environ 2.736,2 MDT,
dont 1.422,4 MDT pour les routes et ouvrages d’art réalisés par le ministère de
l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, 380 MDT pour la
réalisation d’autoroutes et 935,4 MDT pour l’entretien de pistes vicinales et
des routes communales.
Projets du XIe Plan
Les projets de ponts et chaussées programmés dans le XIe Plan s’inscrivent dans
un dispositif moderne et cohérent, permettant de se déplacer entre les
différents pôles du pays dans des conditions optimales et favorisant à la fois
une dynamique sociale et une vraie complémentarité économique entre toutes les
régions du pays.
Ces projets visent notamment à :
– renforcer les dessertes routières avec les pays frères afin de développer les
échanges économiques et commerciaux, notamment par la poursuite de la
construction des autoroutes transmaghrébines à hauteur de 221 Km ;
– moderniser les routes structurées entre les villes pour améliorer les
conditions de circulation des personnes et des marchandises, notamment par la
mise à niveau de nombreux tronçons des axes principaux, la construction de 12
virages dans les grandes villes et l’aménagement de 250 Km de routes traversant
les villes ;
– réduire le passage par le centre de la capitale lors des déplacements entre
les agglomérations, les zones industrielles et les pôles commerciaux situés dans
la périphérie de la capitale, la solution résidant dans la construction de
rocades et de routes périphériques, outre la suppression des intersections de
routes par la construction d’échangeurs ;
– mettre à niveau le réseau principal de routes structurées par la
réhabilitation de 1.251 Km, la consolidation de 1.331 Km, la construction de 27
ponts en remplacement des ouvrages d’art anciens, pour une meilleure fluidité du
trafic… ;
– poursuivre l’effort en matière d’aménagement des pistes rurales pour assurer
l’évacuation de la production agricole et la circulation des citoyens dans les
zones concernées et ce par la construction de 760 Km de pistes rurales et la
réhabilitation de 1.000 autres Km aménagés précédemment.
(Source : ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du
territoire)