ésident russe Dmitri Medvedev (G) et son homologue serbe Boris Tadic le 20 octobre 2009 à Belgrade (Photo : Andrej Isakovic) |
[20/10/2009 18:54:07] BELGRADE (AFP) Le président russe Dmitri Medvedev a exprimé mardi à Belgrade le soutien de Moscou à la Serbie, un pays pouvant devenir un “important acteur énergétique régional”, et souligné que la Russie n’était nullement opposée aux perspectives européennes de son allié dans les Balkans.
Selon la télévision publique serbe RTS, Serbes et Russes ont convenu des modalités du prêt d’un milliard d’euros de la Russie à Belgrade, se partageant entre 800 millions d’euros d’aide aux infrastructures et 200 millions d’aide budgétaire.
La signature de l’accord sur le prêt russe n’a toutefois pas été officiellement confirmée, alors qu’il devait constituer le point central de la visite du président russe. Dmitri Medvedev a quitté Belgrade en début de soirée.
Plusieurs accords de coopération bilatérale ont été par ailleurs signés.
Parmi ceux ci, figure un protocole d’accord entre Gazprom, le géant gazier russe, et Srbijagas, la compagnie gazière serbe, sur le tronçon serbe du gazoduc South stream, devant acheminer à terme du gaz russe vers l’Europe.
La Russie souhaite “sincèrement” que la Serbie “se transforme en un important acteur énergétique régional participant à la distribution et au transport du gaz naturel russe”, a souligné à ce sujet le président Medvedev dans un discours devant le Parlement serbe.
Gazprom et Srbijigas ont signé un autre protocole d’accord sur la construction, pour 25 millions d’euros, d’un dépôt gazier souterrain de 450 millions de mètres cubes.
M. Medvedev a assuré aussi la Serbie de son soutien sur la question du Kosovo. “La Russie soutiendra toujours la Serbie dans la défense de sa souveraineté et de son intégrité territoriale”, a-t-il dit devant la presse.
Belgrade ne reconnaît pas l’indépendance du Kosovo, proclamée en février 2008, considérant son territoire comme sa province méridionale.
ésident russe Dimitri Medvedev brandi par un partisan serbe derrière la garde d’honneur serbe à Belgrade le 20 octobre 2009 (Photo : Andrej Isakovic) |
Le président Tadic a exprimé à ce sujet sa “gratitude” envers la Russie, qui s’attache à la “sauvegarde de notre intégrité”.
“Nous attendrons dans le calme la décision de la Cour internationale de Justice (CIJ) et nous serons alors de nouveau prêts à négocier avec les Albanais du Kosovo une solution pacifique à la question kosovare”, a poursuivi M. Tadic.
Des audiences sur le Kosovo sont prévues devant la CIJ début décembre. La Serbie a obtenu que la Cour se prononce sur la légalité de la proclamation d’indépendance par les autorités de Pristina.
Dans son discours devant les députés, M. Medvedev a assuré également que la Russie n’éprouvait aucune “allergie” à voir l’Union européenne s’élargir à de nouveaux membres, comme la Serbie.
“L’essentiel pour la Russie est que l’intégration de nouveaux membres à l’UE (…) ne porte pas atteinte à notre coopération avec eux”, a-t-il dit.
“Le temps est venu dans les affaires européennes et mondiales de tenter de changer le climat international. Le tournant qu’ont pris les Etats-Unis en direction des négociations est un facteur favorable”, a poursuivi Dmitri Medvedev, en assurant que la Russie était disposée à une “coopération constructive avec l’Otan”.
Profitant enfin de l’anniversaire de la libération de Belgrade, le 20 octobre 1944, par l’Armée rouge et les partisans de Josip Broz Tito, Dmitri Medvedev a fustigé toute comparaison entre l’Allemagne nazie et l’URSS stalinienne.
“Personne ne peut idéaliser le régime stalinien, a-t-il dit. Mais ce n’est pas l’Union soviétique qui a commencé la guerre. Tous les gens honnêtes le savent”.
D’importantes mesures de sécurité avaient été prises pour cette visite, la première d’un chef de l’Etat russe en Serbie, depuis que ce pays s’est séparé du Monténégro en 2006.