Evian, leader mondial de l’eau minérale, sur le point de vaincre la crise

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ée à l’usine d’Evian d’Amphion-les-Bains le 9 octobre 2009 (Photo : Jean-Pierre Clatot)

[21/10/2009 09:21:04] AMPHION-LES-BAINS (Haute-Savoie) (AFP) Confronté à une chute des ventes en 2008, le numéro un mondial de l’eau minérale Evian est sur le point de franchir le cap de la crise grâce à une baisse des prix et des efforts promotionnels intenses, qui ne convainquent toutefois pas les écologistes.

“En 2008, la baisse du marché a été jusqu’à -7%. Cette année, on en est à -2%, donc ça commence à changer sous l’effet d’efforts promotionnels plus forts”, a souligné Michael Aidan, directeur de la marque monde Evian (groupe Danone), lors d’une récente visite de presse de l’usine d’Evian à Amphion-les-Bains (Haute-Savoie).

“On est loin des méthodes des géants des +soft-drinks+ mais on est allé beaucoup plus loin que ce que l’on faisait avant”, a poursuivi M. Aidan.

Portée par le web, une campagne publicitaire mettant en scène des bébés en roller est devenue la vidéo “la plus vue dans le monde” (58 millions de connexions), selon lui.

En appui de cette politique promotionnelle, une baisse des prix accompagnée par une augmentation des volumes permet à Evian d’être “en train de réussir à passer le cap de la crise”, confirme François Prêtre, analyste financier chez CM-CIC Securities, précisant néanmoins que les résultats définitifs ne sont pas encore connus.

Dans l’usine d’Amphion, où sont produites 6 à 7 millions de bouteilles par jour, le transport a été rationalisé en remplaçant l’envoi de wagons isolés par sept trains quotidiens entièrement chargés d’eau au départ des lignes privées du site vers les réseaux ferroviaires et fluviaux français et étrangers.

Les responsables d’Evian, qui produit 1,5 milliard de litres par an, se sont par ailleurs employés à contrecarrer les campagnes incitant à la consommation d’eau du robinet en partie responsables, selon eux, de la baisse des ventes.

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ées à l’usine d’Evian d’Amphion-les-Bains le 9 octobre 2009 (Photo : Jean-Pierre Clatot)

“Dans le secteur de l’eau, la crise a eu un effet supplémentaire : les gens, qui ne connaissent pas bien la différence entre les deux eaux, ont pensé pouvoir faire des économies sur l’eau minérale”, regrette M. Aidan.

“Il y a eu beaucoup d’articles affirmant que toutes les eaux étaient pareilles. On a réagi. Notre produit est chargé de ce que la nature apporte, non traité”, rappelle-t-il.

Ce discours, cependant, a le don d’énerver les associations écologistes, à l’instar de France nature environnement (FNE).

“Qu’ils ne nous disent pas que l’eau du robinet est une eau de WC. Elle est de bonne qualité, sauf exception, livrée à domicile et génère zéro déchet”, souligne le vice-président de la FNE, Bruno Genty.

La FNE affiche également son scepticisme face à la politique environnementale menée par Evian, qui multiplie les efforts pour réduire ses “impacts” : réduction du poids de la bouteille, incitation au tri, transports propres (70% par voie ferrée ou fluviale).

Le PDG de Danone, Franck Riboud, a pour ambition de faire d’Evian “une marque neutre” en carbone à l’horizon 2011 en compensant les émissions carbone liées à la production de bouteilles par un programme de restauration des mangroves au Sénégal, qui absorbent naturellement le CO2.

Le responsable des politiques eau à la FNE, Bernard Rousseau, n’y voit qu’une “technique de communication pour se donner un bon rôle”.

“Il n’y a pas besoin d’émettre des tonnes de CO2, souligne-t-il, pour protéger les mangroves”.