Japon : le gouvernement envisage de renflouer Japan Airlines

[21/10/2009 10:50:17] TOKYO (AFP) Le gouvernement japonais envisage concrètement de renflouer directement la première compagnie aérienne nippone, Japan Airlines (JAL), qui pâtit de la crise et de charges fixes élevées, ont affirmé mercredi plusieurs médias japonais.

Une importante augmentation de capital, à laquelle souscriraient les pouvoirs publics et des sociétés privées, est désormais à l’étude, assurent-ils.

La somme totale s’éleverait, selon eux, à 300 milliards de yens (2,2 milliards d’euros), soit le double de celle évoquée précédemment.

La part des uns et des autres n’est pas encore dévoilée mais compte-tenu de la capitalisation boursière de JAL et de la réticence des banques privées, l’Etat pourrait redevenir le premier actionnaire de l’ex-compagnie publique totalement privatisée en 1987.

Le ministre des Transports japonais, Seiji Maehara, a, à plusieurs reprises, indiqué que l’Etat se porterait au secours de JAL en cas de besoin.

“Le problème de JAL est celui de tout le gouvernement”, avait-il réitéré mardi au terme d’un entretien avec le ministre des Finances dont l’accord est nécessaire pour soutenir la compagnie.

“J’ai compris que le temps pressait”, a convenu ce dernier, Hirohisa Fujii.

JAL, qui totalise une dette de 1.518 milliard de yens (11,3 milliards d’euros), a un besoin urgent de trésorerie.

Son renflouement est perçu comme la clef de voûte d’un plan de restructuration en cours de préparation sous l’égide d’une équipe d’experts de la revitalisation des entreprises mandatée par le gouvernement.

Ces spécialistes du redressement auraient par ailleurs demandé aux banques d’effacer des dettes de JAL et d’accepter de convertir tout ou partie des sommes dues en actions, pour un montant total de 250 milliards de yens, selon des “familiers du dossier” cités par la presse.

Les banques créancières, auxquelles des requêtes du même ordre (pour un montant encore plus élevé) avaient déjà été faites, seraient toutefois encore insatisfaites par les nouvelles mesures présentées.

Même si la garantie de l’Etat et les moyens légaux étudiés pour alléger les frais de JAL facilitent les discussions, les banques publiques et privées semblent conditionner leur aide à la réduction de charges fixes (retraites, salaires, etc.) qui plombent les comptes de la compagnie et obèrent sa rentabilité.

JAL doit, selon les analystes, mettre en oeuvre de nouvelles mesures pour reconfigurer son mode de fonctionnement mis à mal par la chute de la demande de voyages.

Le groupe Japan Airlines, désormais quasiment sous tutelle, pourrait être poussé à céder des actifs supplémentaires, supprimer 14% ou plus de ses effectifs actuels (un peu plus de 48.930 employés) et abandonner des dizaines de liaisons.

Un ou plusieurs partenariats avec des compagnies étrangères sont également possibles.