çais des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, le 18 octobre 2009. (Photo : Romeo Gacad) |
[21/10/2009 12:31:47] PARIS (AFP) Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, réunit jeudi à Paris une douzaine de pays pour faire avancer l’idée d’une taxe sur les transactions financières au profit de l’aide au développement.
“Il s’agit de faire faire un saut qualitatif à l’initiative prise par Bernard Kouchner sur les financements innovants”, souligne le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero.
Lancés il y a trois ans, les “financements innovants” visent à accroître l’aide au développement en complément de la manne financière publique. La taxe sur les billets d’avion en fait partie.
En mai, le ministre avait été à l’origine de la création d’un groupe de travail international pour étudier “la faisabilité technique et juridique” d’une telle taxe qui serait de l’ordre de 0,005% sur chaque transaction.
Ce niveau très faible pourrait rapporter par an “entre 30 et 60 milliards de dollars”, à en croire Alain Joyandet, secrétaire d’Etat à la Coopération. La taxe, instituée d’abord “sous forme volontaire”, concernerait “les banques et les gens qui utilisent les banques”, selon Bernard Kouchner.
Depuis cinq mois, l’idée, soutenue par des ONG, a fait son chemin au sein de l’Union européenne, des Nations unies et autre G20.
Parmi la douzaine de pays attendus jeudi, la Belgique, le Brésil, le Sénégal, l’Autriche, le Chili, la Norvège, le Royaume Uni et le Japon seront représentés par un ministre. L’Espagne, l’Italie, l’Allemagne assisteront à un niveau inférieur à cette réunion, comme des représentants de la Commission européenne et de la Banque mondiale.
Première puissance économique mondiale, les Etats-Unis ne seront pas présents.
Depuis leur création, les “financements innovants” ont permis de lever plus de deux milliards et demi de dollars, en particulier dans le secteur de la santé. L’aide au développement apparaît d’autant plus d’actualité que le nombre de personnes souffrant de la faim est passé de 850 millions en 2007 à un milliard en 2009 et que la crise financière (2008-2009) va rejeter, selon la Banque mondiale, entre 55 et 90 millions de personnes supplémentaires sous le seuil de pauvreté (moins de 1,25 dollar/jour).