La crise affecte les transports publics, mais un rebond est en vue

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égional (TER) en gare de Donges, le 7 juillet 2009 (Photo : Frank Perry)

[21/10/2009 15:49:36] PARIS (AFP) Après une année 2008 exceptionnelle, les transports publics ont été durement affectés par la crise cette année, mais les professionnels du secteur estiment que la fréquentation devrait repartir à la hausse, en partie en raison du rebond attendu des prix de l’essence.

“L’année 2008 a été exceptionnelle en matière de trafic”, a relevé mercredi devant la presse Cyrille du Peloux, président de l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) qui réunit l’ensemble des opérateurs.

La fréquentation des bus, tramways et métros a en effet augmenté de 6,1% l’an dernier, “un record”, tant en province que dans la région parisienne. Les transports régionaux ont eux aussi progressé: +1,8% pour les trains de banlieue d’Ile-de-France (Transilien) et surtout +9,4% pour les TER.

Ce bon résultat, l’UTP l’explique par plusieurs facteurs: un accroissement de l’offre (+4,1% en moyenne en province), un “effet Grenelle” qui a rendu les Français plus conscients des enjeux environnementaux, un certain engorgement des centres urbains, et aussi l’envolée des prix du pétrole: l’essence à 1,50 euro le litre a amené une clientèle nouvelle dans les transports en commun.

“L’augmentation du prix de l’essence a d’abord bénéficié aux TER, pour les déplacements longs. Elle a ensuite touché toute la chaîne des transports publics”, note Bruno Gazeau, délégué général de l’UTP.

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éseau de bus et de tramways de l’agglomération caennaise), le 15 décembre 2008 à Caen (Photo : Mychele Daniau)

Parmi les agglomérations françaises, ce sont les plus grandes qui mènent la danse et en particulier celles où de nouvelles lignes de transport “lourd” (métro et tram) ont été inaugurées en 2007, qui ont vu la fréquentation croître le plus: +40% au Mans, +33% à Nice, +20% à Toulouse.

Mais la crise est passée par là… Et ces beaux taux de croissance sont désormais oubliés. “Il y a eu un ralentissement très net, surtout en Ile-de-France, où la crise se fait sentir dans les déplacements domicile-travail”, observe Bruno Gazeau.

“Il y a en fait une baisse de la mobilité en général, les gens se déplacent moins”, notamment pour les sorties en ville, ajoute-t-il. Du coup, le phénomène d’étalement de la fréquentation que l’on avait observé ces dernières années –avec les 35 heures et le développement d’une société plus axée sur les loisirs– s’estompe: le métro de Rennes a ainsi retrouvé des heures de pointe très marquées le matin.

Ralentissement ne veut pas forcément dire baisse, du moins en province: la fréquentation y a encore progressé de 1,2% au premier semestre 2009 dans les réseaux urbains, la hausse étant de 2,5% pour les TER. Mais en Ile-de-France, RATP et Transilien sont en baisse de respectivement 0,8% et 0,5%.

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à Nice (Photo : Valery Hache)

Pour le reste de l’année, “on va rester sur les tendances du premier semestre, même si ça va peut-être remonter un peu”, estime M. Gazeau.

“Pour 2010, on devrait retrouver des chiffres de croissance importants”, pronostique le délégué général de l’UTP. D’abord parce que la sortie de crise commence à être en vue, même si une date précise est bien difficile à avancer. Et surtout, indique-t-il, “le prix de l’essence va remonter, je ne vois pas comment le prix de l’essence ne peut pas remonter!”

Cette croissance de la fréquentation des transports publics pourrait atteindre 3 à 4% l’an prochain, estime Bruno Gazeau. Et pourquoi pas plus dans les années suivantes?

Il restera à gérer la croissance, insiste l’association professionnelle. “En 2008, on a vécu des moments de saturation des réseaux”, rappelle M. Gazeau, citant les trams de Lyon, Nantes, Strasbourg ou Rouen.