Agriculture
L’Etat a conféré au secteur de l’agriculture
et de la pêche, depuis le
Changement du 7 novembre, une place centrale compte tenu de son rôle au service
du développement économique et social du pays. En effet, le secteur contribue à
la réalisation des équilibres économiques, à la création d’emplois, à la
promotion de l’équilibre régional et à la garantie de la
sécurité alimentaire,
l’un des principaux attributs de la souveraineté nationale.
Ainsi le secteur participe à hauteur de 13% au PIB et de 10% aux exportations.
Le secteur emploie 16% de la population active, draine 11% des investissements
réalisés et assure, partiellement ou entièrement, un revenu à 516.000
exploitants agricoles et à 60.000 pêcheurs.
Aussi, le secteur agricole a-t-il bénéficié d’une sollicitude accrue en se
voyant accorder la priorité dans les plans de développement et les programmes
présidentiels. Les politiques et orientations ont trouvé un écho très favorable
auprès des agriculteurs et de l’ensemble des intervenants dans le secteur sur
leur impact positif, d’où les résultats excellents obtenus, notamment en matière
d’investissement et de production.
Ces mesures ont consisté notamment à octroyer à l’agriculture le maximum
d’avantages prévus par le Code d’incitations à l’investissement, promulgué en
1993, à adopter le principe de la décentralisation lors de la prise des
décisions d’octroi des encouragements, à instituer le système du guichet unique
à l’Agence de promotion des investissements agricoles (Apia) et à réaliser les
investissements publics programmés. Grâce à cet effort, les investissements
réalisés dans le secteur se sont élevés, au cours de la période 1987-2008 à
15.500 MDT.
Aussi, les investissements privés réalisés au cours de la période 1987-2008 se
sont-ils élevés à 7.423 MDT, soit près de la moitié des investissements engagés
dans le secteur agricole, contre 33% au cours de la décennie 1977-1986.
La production de céréales, d’olives et de viandes rouges a connu un
accroissement de plus de 50% en comparaison avec les années quatre-vingts ; la
production de dattes, de pommes de terre, de tomates et de volaille a été
multiplié par trois au cours de la même période.
La valeur totale de la production du secteur de l’agriculture et de la pêche a
atteint, au cours de la période 1987-2008, une moyenne de 2.519 MDT aux prix
constants de 1990, contre 1.678 MDT en moyenne annuelle au cours de la période
1978-1986. Cette progression a eu un impact positif sur la balance commerciale
alimentaire. Le taux de couverture des importations par les exportations est
passé de 49% au cours de la période 1978-1986 à 83% au cours de la période
1987-2008.
Réalisations du secteur agricole depuis le Changement
Réformes et politiques :
Les efforts dans ce domaine se sont focalisés principalement sur la mise en
œuvre de stratégies nationales qui ont été mises en œuvre en vue de mobiliser
les différentes ressources naturelles (eaux, sols, forêts et pâturages) et d’en
optimiser l’exploitation. Parallèlement, des stratégies sectorielles ont été
tracées afin d’intensifier la production, notamment celle des denrées de base ou
stratégiques comme les céréales, les viandes rouges, les laitages, les tomates,
les pommes de terre, les volailles, l’huile d’olive et les produits de la mer.
Maintes mesures ont été prises pour améliorer l’environnement général de
l’agriculture, en accroître la rentabilité et promouvoir le milieu rural,
notamment celles concernant la restructuration des terres domaniales,
l’apurement de la situation foncière, la révision du système du crédit et de
l’investissement, l’organisation des institutions de recherche, de vulgarisation
et de formation agricoles.
En matière de politique des prix et de commercialisation, ces dernières années
ont été marquées par la révision annuelle des prix des denrées stratégiques, au
niveau de la production, le but étant d’adapter les prix à l’évolution des coûts
de production et de garantir un revenu honnête aux producteurs, outre la
garantie de la transparence des transactions commerciales, l’application de la
règle de l’offre et de la demande et le renforcement du rôle des structures de
régulation du marché.
Au chapitre des salaires et afin de réhabiliter le travail agricole et
d’améliorer le revenu des agriculteurs, le SMAG, révisé régulièrement,
s’élevait, en 2008, à 7,749 dinars/jour, contre 2,900 dinars en 1986.
Afin d’orienter les agriculteurs vers les activités compatibles avec les
ressources naturelles disponibles dans chaque région, de promouvoir le travail
agricole et d’en améliorer la productivité, l’année 2005 a été marquée par
l’entrée en vigueur effective de la carte agricole et l’année 2006 par le
parachèvement du cadre législatif relatif à l’exploitation des cartes agricoles.
Des conférences régionales, qui ont été couronnées par une consultation
nationale, ont été organisées dans le but de faire connaître le contenu des
cartes de la production agricole. En 2007, il a été procédé à la mise en ligne
sur Internet des cartes agricoles de toutes les régions et en 2009, un centre
d’appel a été créé pour les renseignements sur la carte agricole.
Concernant le secteur de la pêche, la période 1998-2008 s’est distinguée par la
mutation qualitative et quantitative de l’activité de la pêche. De nombreuses
mesures ont été prises pour promouvoir le secteur et l’adapter à ses nouvelles
exigences.
La moyenne annuelle de la production de la pêche a enregistré une augmentation
notable, passant de 85.000 tonnes pendant la période 1983-1987 à 106.000 t
pendant la période 2000-2008 et la valeur des exportations de 67 MDT en 1987 à
237 MDT en 2008.
Mobilisation et exploitation des ressources naturelles
Les ressources naturelles (eau, sols, forêts, pâturages) sont à la base du
développement agricole de la Tunisie. C’est pourquoi l’Etat a accordé à ce volet
un intérêt particulier, illustré par la mise place de stratégies nationales
destinées à mobiliser et à exploiter les ressources hydriques, à parfaire la
conservation des eaux et des sols et à développer les forêts et les pâturages,
outre de nombreuses mesures visant à assurer l’exploitation durable de ces
ressources.
L’effort de mobilisation a concerné la mise en œuvre d’un premier plan pour la
période 1990-2001 et le lancement d’un nouveau plan décennal 2002-2011 prévoyant
la réalisation de 11 barrages et l’interconnexion des diverses installations
existantes pour une exploitation optimale et intégrée des
ressources hydriques
mobilisées.
Les installations hydriques réalisées ont permis de mobiliser 4.200 milliards
m3/an, soit une capacité mobilisable de 88% en 2008, contre respectivement 2.800
milliards m3 et 60% en 1990.
Sur un autre plan, la superficie totale des périmètres irrigués aménagés est
passée de 270.000 ha en 1987 à près de 405.000 ha en 2008, soit 8% des terres
agricoles. Ces périmètres jouent un rôle très important dans les domaines
économique et social, contribuant pour 35% à la valeur de la production agricole
totale, pour 20% aux exportations agricoles et pour 27% au potentiel de création
d’emplois dans le secteur agricole.
En matière d’eau potable, le nombre de ruraux qui disposent de l’eau potable a
atteint, en 2006, près de 3,2 millions de personnes, contre 980.000 en 1987. Le
taux de raccordement a enregistré une évolution remarquable, puisqu’il a été
multiplié par plus de 3, atteignant le niveau de 94% en 2008, alors qu’il ne
dépassait pas 27,2% en 1987.
Pour ce qui est développement des espaces sylvo-pastoraux, les divers plans
nationaux mis en place en la matière ont permis d’améliorer le couvert
sylvo-pastoral qui atteignait 12,86% en 2008.
Perspectives d’avenir
Enjeux et défis
Malgré l’évolution qu’a connue le secteur et l’ampleur des performances
réalisées, il est appelé à s’améliorer encore plus et à être encore plus
performant pour relever les défis auxquels il est confronté, notamment pour le
renforcement de l’autosuffisance alimentaire en tant que pilier de la
souveraineté nationale, ainsi que la nécessaire adaptation aux exigences de
l’environnement mondial en matière de qualité et de normes, outre l’impératif de
gérer à bon escient les ressources naturelles.
Afin de concrétiser ces objectifs, la politique agricole pour la période à venir
s’articulera principalement autour des axes suivants :
– accroître le rendement et la compétitivité et assurer la pérennité de
l’activité agricole ;
– poursuivre la mise en œuvre des stratégies sectorielles relatives aux
différents secteurs de production et ce à la lumière des résultats et
conclusions des études réalisées en la matière;
– garantir des prestations d’appui au secteur agricole évoluées et efficaces, en
veillant à ce qu’elles s’appuient sur un système de recherches, de vulgarisation
et de formation capable d’assurer des résultats en rapport avec les réalités et
les spécificités du secteur ;
– développer les maillons d’après-production afin de valoriser davantage la
production agricole et donc d’assurer de meilleurs revenus aux agriculteurs ;
– développer et responsabiliser l’exploitation des ressources naturelles pour
répondre aux besoins croissants en eaux, de préserver la fertilité des terres
agricoles et d’en améliorer la qualité, outre l’accroissement du rythme de
reboisement forestier et de reconstitution des pâturages.
Dans le but d’approfondir les réformes de manière à ce que puissent être relevés
les défis présents et réalisés les objectifs retenus, le ministère a entrepris,
sur instruction du Président de la République, la réalisation de 17 études
stratégiques en vue de promouvoir les divers secteurs de production, d’exploiter
de façon rigoureuse les ressources naturelles, de promouvoir la recherche et la
vulgarisation agricoles, de développer les exploitations agricoles, de
promouvoir les investissements et de régler le problème de l’endettement.
(Source : ministère de l’Agriculture et des Ressources hydrauliques)