[22/10/2009 12:13:06] PARIS (AFP)
é à Grigny, près de Lyon, le 9 mars 2009. (Photo : Jean-Philippe Ksiazek) |
La crise économique, qui a renforcé la crainte des Français de tomber dans la pauvreté, a généré une prise de distance vis-à-vis de la consommation et un effritement de la confiance dans les marques, selon une étude d’Harris Interactive pour l’agence Euro RSCG.
Cette étude sur le consommateur de l’après-crise a été menée en mai 2009 en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis en ligne, auprès d’un échantillon de 2.400 personnes représentatif de chaque population, selon la méthode des quotas.
“Les Français considèrent que la crise est très profonde” et il y a une “despérance française”, a expliqué à l’AFP Laurent Habib, PDG de l?agence Euro RSCG C&O, soulignant que “les projections des Français très pessimistes renvoient à la crainte de la pauvreté”.
“Pour les Anglais et les Américains, c’est une crise financière, en France c’est une crise sociale”, souligne-t-il.
“Les Français ont peur de perdre leur emploi, qu’on privatise, qu’on ferme les entreprises en province”, explique-t-il. “Tout ce qui désorganise l’ordre social est terrorisant”.
Selon cette étude, sept Français sur dix pensent que les jeunes seront “plus touchés” par la crise que les autres.
L’étude met par ailleurs en lumière une “prise de distance” vis-à-vis de la consommation. Cette dernière reste “relativement stable” mais le consommateur se pose davantage de questions au moment de l’achat, qui doit être justifié.
En moyenne, dans les trois pays étudiés, 64% se demandent plus souvent “est-ce que j’en ai vraiment besoin?”, 60% “est-ce que je pourrais trouver l’équivalent moins cher?”, 59% “est-ce que je peux me le permettre?”, 47% “est-ce que c’est solide, de bonne qualité, est-ce que ça va durer longtemps?”.
Les consommateurs cherchent à faire des économies sans renoncer à la qualité. Pour ce faire, 69% sont prêts à remettre des achats à plus tard ou à renoncer aux marques.
Les ressorts de la consommation d’avant la crise, notamment l’innovation, ne sont plus valables, souligne M. Habib: “on se méfie de la technologie en elle même et de l’innovation pour l’innovation”.