à Paris, le 14 octobre 2009. (Photo : Boris Horvat) |
[23/10/2009 09:53:06] PARIS (AFP) Le prix des cigarettes va augmenter “de l’ordre de 6%”, “à la demande des fabricants de tabac”, et cette hausse sera “compatible” avec le futur plan Cancer qu’annoncera le président Sarkozy, a déclaré jeudi le ministre du Budget Eric Woerth sur Europe 1.
“Pas 10, parce que 10% c’est trop”, a ajouté M. Woerth, alors que les associations de lutte contre le tabagisme demandent une augmentation à cette hauteur et que la ministre de la Santé Roselyne Bachelot s’était déclarée favorable à une telle hausse chaque année sur plusieurs années.
M. Woerth n’a pas précisé à quelle date interviendrait cette augmentation.
Des fabricants avaient demandé une hausse d’environ 6% du prix des cigarettes. Le ministre du Budget, qui devait homologuer la hausse fin septembre, avait repoussé la signature préférant attendre pour vérifier qu’elle était compatible avec le Plan cancer, annoncé prochainement.
Cette hausse portera le prix du paquet du cigarettes le plus vendu (Marlboro) de 5,30 à 5,60 euros.
Parallèlement, une augmentation des taxes sur le tabac, pouvant également entraîner une autre hausse de 6% du prix du paquet, a été adoptée mercredi en commission dans le cadre du projet de budget de la Sécu pour 2010 (PLFSS).
Cet amendement, proposé par le député UMP Yves Bur, doit encore faire l’objet d’un vote en séance publique la semaine prochaine.
Interrogé par l’AFP, Denis Fichot, chargé de communication de Japan Tobacco International en France, demandeur d’une hausse du prix du paquet, a estimé qu’une telle augmentation était “la voix de la raison, puisque 10% c’est trop”.
Il reste cependant “vigilant” en raison d’un “manque de visibilité puisqu’une hausse de la fiscalité est en cours d’examen au Parlement”.
De son côté, Imperial Tobacco (propriétaire d’Altadis, ex-Seita), qui fait partie des fabricants qui souhaitaient cette augmentation, “prend bonne note” et “attend sa concrétisation” par la parution des nouveaux tarifs au journal officiel.
La confédération des buralistes n’était pas joignable jeudi soir. Lors de l’annonce début septembre des augmentations demandées par certains fabricants, la confédération avait appelé M. Woerth à “ne pas valider cette hausse”, estimant que cela risquait d’encourager les achats de cigarettes à l’étranger ou via internet.
Selon des enquêtes menées par des cigarettiers, entre 13 et 25% des cigarettes consommées en France, proviennent d’achats faits à l’étranger, via internet, ou de la contrebande ou encore de la contrefaçon.
La dernière augmentation du prix des cigarettes remonte à l’été 2007.
Par ailleurs, l’avocate générale de la Cour européenne de justice à Luxembourg a estimé jeudi que la fixation de prix minima pour les tabacs manufacturés -en vigueur en France, en Autriche et en Irlande- était contraire à la législation européenne, car elle empêchait la libre concurrence.
Les juges de la CEJ rendront leur décision ultérieurement.