Strauss-Kahn pour un maintien des mesures de relance de l’économie

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à Stockholm (Photo : Patrick Gueneau)

[23/10/2009 15:31:48] OSLO (AFP) Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, s’est dit favorable vendredi à un maintien des mesures budgétaires de soutien à l’économie malgré les signes de redressement, sous peine de retomber dans la crise.

“Nous pensons que le soutien (public) à la demande reste nécessaire aussi longtemps que la demande privée n’est pas suffisante pour prendre le relais”, a dit M. Strauss-Kahn de passage à Oslo.

Les mesures budgétaires exceptionnelles prises par les Etats pour relancer l’économie doivent être maintenues jusqu’au moment où “nous sommes sûrs que le redressement est assuré, ce qui signifiera un début de recul du chômage”, a-t-il déclaré.

Plusieurs économies occidentales, dont la France et l’Allemagne, sont sorties de la récession au deuxième trimestre mais continuent d’enregistrer une augmentation du chômage.

Généralement, entre 10 et 12 mois peuvent s’écouler avant que le retour à la croissance se traduise par une amélioration du marché de l’emploi, a affirmé M. Strauss-Kahn.

“L’erreur d’en faire trop coûte beaucoup moins cher que d’arrêter trop tôt”, a-t-il expliqué à quelques journalistes après un discours sur le rôle du FMI dans la prévention des crises.

Lors de son intervention, le Français a vu dans l’institution qu’il dirige un instrument de paix.

“Lorsque les nations du monde joignent leurs forces pour affronter les problèmes communs dans un esprit de solidarité, il est possible d’enclencher le cercle vertueux de la paix et de la prospérité, et d’éviter le cercle vicieux des conflits et de la stagnation”, a-t-il dit.

La Norvège, riche en pétrole, a été en juillet le deuxième pays au monde après le Japon à signer un accord de prêt pour augmenter les ressources du FMI face à la crise économique mondiale.

“Dans un sens, les efforts que nous déployons collectivement pour combattre la crise ne peuvent être distingués de ceux déployés pour préserver la stabilité sociale et obtenir la paix. C’est particulièrement important dans les pays à faible revenu”, a-t-il estimé.

M. Strauss-Kahn s’est aussi dit favorable à un élargissement du G20, un autre acteur majeur de la “coopération internationale sans précédent” qui a permis de juguler la crise.

“Etre 20, 22, 24, 26 ne change pas grand-chose mais si vous voulez asseoir la légitimité d’une institution, il faut clairement que toutes les parties du monde soient représentées”, a-t-il dit.

“Nous pourrions ajouter deux ou trois pays”, a-t-il ajouté, en citant comme exemples une économie scandinave et un pays africain.

Le gouvernement norvégien s’est déclaré favorable le mois dernier à une représentation de la région nordique au G20.