Erika : Desmarest admet avoir “sous-estimé” l’ampleur de la catastrophe

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ù se déroule le procès en appel de l’Erika. (Photo : Thomas Coex)

[27/10/2009 18:30:21] PARIS (AFP) L’ex-PDG de Total Thierry Desmarest a “regretté” avoir “sous-estimé” dans les premiers jours “l’ampleur” des conséquences du naufrage de l’Erika, tout en estimant que Total n’avait “pas failli”, dans une déclaration à l’AFP.

Lors du procès en appel du naufrage de l’Erika à Paris, il a fait valoir qu’il “n’y a pas de risque zéro” en matière de sécurité maritime “même s’il faut se battre au maximum” en la matière.

Dans une déclaration écrite remise à l’AFP après l’audience, M. Desmarest, qui n’a jamais été amené à témoigner lors du premier procès, a “regretté” avoir “sous-estimé” dans les premiers jours “l’ampleur” des conséquences du naufrage de l’Erika et “n’avoir pas eu les mots pour exprimer son émotion et sa solidarité aux victimes de la pollution”.

Mais pour lui, “personne ne peut contester que Total s’est mobilisé très rapidement et très concrètement en faisant tout son possible pour limiter les conséquences” de la catastrophe.

“Je souhaite, a conclu M. Desmarest dans sa déclaration, que ce procès fasse ressortir que nous ne sommes pas à l’origine de cet accident et que nos équipes n’ont pas failli, et que c’est pour cela que nous avons fait appel”.

Il a ajouté que, dans un “esprit de solidarité citoyenne”, l’entreprise a proposé en 2008 de “régler, de manière définitive et irrévocable quelle que soit l’issue de l’appel, les indemnités décidées en première instance”.

Costume gris strict et fines lunettes, les mains croisées dans le dos, Thierry Desmarest, 63 ans, patron du groupe pétrolier lors du naufrage de l’Erika, le 12 décembre 1999, a tenté une heure et demi devant le tribunal de dégager la responsabilité de Total dans cette catastrophe du navire.

Face aux questions précises du président Joseph Valantin, citant régulièrement les rapports annuels du groupe ou sa charte de sécurité, M. Desmarest, actuellement président du conseil d’administration de Total, a affirmé que le recours aux pétroliers pour transporter le pétrole était “inéluctable”.

Insistant sur “l’amélioration substantielle de la sécurité en 20 ans” de ce type de transport, il a en même temps fait valoir qu’il “n’y a pas de risque zéro même s’il faut se battre au maximum”.

Depuis 1999, a ajouté M. Desmarest, Total a “durci” les conditions de limites d’âge des navires affrétés en la fixant à 20 ans pour les pétroliers de plus de 30.000 tonnes, assurant “qu’elles sont plus courtes que celles de nos concurrents”.

Lors du premier jour d’audience du procès en appel, l’avocat du groupe pétrolier, Me Daniel Soulez-Larivière, avait précisé que Total avait d’ores et déjà versé à 38 parties civiles (dont l’Etat) 170 millions d’euros sur les 192 prononcés en première instance.