Tunisie – Indicateurs : Environnement

Par : Tallel

La Tunisie n’a pas attendu le «Sommet de la terre» tenu en 1992 à Rio de Janeiro
(Brésil) pour accorder tout l’intérêt requis à l’environnement. Dès l’aube du
Changement du 7 novembre, la Tunisie a conféré à la protection de
l’environnement, à la sauvegarde du milieu naturel, à l’amélioration du cadre de
vie et au développement des ressources naturelles la plus grande importance dans
ses stratégies et politiques de développement.

Dans ce but, toute une politique environnementale cohérente et innovante a été
mise en place, sur la base d’une vision de l’environnement qui assure l’harmonie
entre les divers volets en rapport avec la salubrité de l’environnement,
l’amélioration du cadre de vie et la protection et la responsabilisation de
l’exploitation des ressources naturelles : eau, sols, énergie et biodiversité.

Afin de concrétiser cette approche, il a été procédé à la refonte et au
développement des programmes antérieurs appliqués depuis 1976 en matière
d’hygiène publique et dont la finalité principale consistait à protéger la santé
publique.

Depuis 1988, l’Etat a mis en place les cadres institutionnels et législatifs
propres à assurer l’intégration du volet de la protection de l’environnement
dans le dispositif de développement intégral, par la promulgation de la
loi-cadre sur la protection de l’environnement, la création, en 1988, de
l’Agence nationale de la protection de l’environnement (ANPE) et la création
d’un ministère en charge de l’environnement (1991).

Ce tissu institutionnel s’est renforcé, en 1995, par la création de l’Agence de
la protection et de l’aménagement du littoral en tant qu’organisme spécialisé
dans la gestion du littoral et l’organisation de l’exploitation du domaine
public maritime, ainsi que par la création du Centre international de Tunis des
technologies de l’environnement. Cet organisme spécialisé dans les recherches et
technologies environnementales a vu son rayonnement et son champ d’intervention
s’élargir au fil des ans au point de devenir un centre modèle de renommée
internationale dans son domaine d’activité.

Il y eut, également, la création, en août 2005, de l’Agence nationale de gestion
des déchets (ANGED), en charge de la gestion durable et la valorisation de tous
les types de déchets.

D’autre part, un accent particulier a été mis, depuis le Changement, sur le
développement des domaines d’activité de l’Office national de l’assainissement
créé en 1975 afin de les étendre, outre le raccordement aux réseaux publics
d’assainissement, à d’autres volets en rapport avec l’amélioration du cadre de
vie, la réhabilitation des quartiers populaires, le renforcement des attributs
de développements dans les campagnes, l’amélioration des programmes de recyclage
et de valorisation des eaux épurées, de même que la contribution à rationaliser
l’implantation de projets économiques et en assurer la pérennité et le
rendement.

En consolidation de ce cadre institutionnel, un observatoire national de
l’environnement et du développement durable a été créé en 1994 pour servir de
mécanisme d’évaluation des programmes, d’établissement des indicateurs
environnementaux et de garantie de l’harmonie et de la durabilité des activités
économiques. Une commission nationale du développement durable a été également
mise en place. Placée sous la présidence du Premier ministre, tous les
ministères ainsi que les secteurs économiques et les composantes de la société
civile y sont représentés et y apportent une contribution active.

Outre ce tissu institutionnel cohérent, les investissements dans le domaine
environnement connaissent une progression continue pour s’élever à 4,5 milliards
de dinars, au cours de la période du XIe Plan de développement, soit près de
1.000 millions de dinars par an, ce qui représente 1,2% du PIB, le taux le plus
élevé dans le bassin méditerranéen.

L’approche tunisienne en matière de protection de l’environnement et du milieu
naturel a valu à la Tunisie d’être classée, en février 2009, au premier rang
dans le monde arabe en termes de qualité de la vie par la fondation
«International living», témoignage renouvelé de la pertinence des choix
réformistes définis par le président Zine El Abidine Ben Ali, toujours désireux
de garantir la corrélation entre les dimensions économique et sociale et
d’améliorer constamment les conditions de vie des citoyens.

Dans le domaine de l’assainissement, le nombre de stations d’épuration ne cesse
de progresser, passant de 70 stations en 2004 à 103 actuellement. Le taux de
raccordement aux réseaux d’assainissement dans les communes desservies est, lui,
passé de 70 à 88% au cours de la même période.

L’intérêt présidentiel s’est en outre focalisé sur le renforcement des attributs
de la qualité de la vie dans les quartiers populaires au moyen du lancement d’un
programme de réhabilitation dont le Président de la République avait ordonné la
réalisation en 1989. Ce programme présidentiel a permis, jusqu’en 2004, de
réhabiliter 672 quartiers totalisant une population de 1 million d’habitants.
Les travaux sont à pied d’œuvre depuis 2004 et jusqu’en 2010 pour la
réhabilitation de 236 quartiers supplémentaires.

En matière de gestion des déchets, un système cohérent a été mis en place depuis
2004 pour parfaire la gestion des déchets de tous types. Ce dispositif a
comporté, durant la période du Xe Plan, la réalisation de neuf décharges
contrôlées et 50 centres de transfert au profit de 105 municipalités, ce qui a
permis de porter la capacité de traitement des déchets domestiques et assimilés
de 40% en 2004 à 85% actuellement

Durant la période du XIe Plan en cours, il est envisagé de généraliser les
décharges contrôlées dans toutes les régions, au terme de la réalisation d’une
deuxième décharge contrôlée et de 17 centres de transfert dans le Grand Tunis,
de deux décharges dans le bassin de la Mejerda, et de 7 décharges contrôlées
respectivement dans les gouvernorats de Zaghouan, Mahdia, Tozeur, Kasserine,
Sidi Bouzid, Gafsa, ainsi que d’une décharge à Kerkennah et d’un centre
transfert à Tataouine.

L’achèvement de ces décharges contrôlées, au terme du XIe Plan de développement,
permettra de gérer 93% des déchets domestiques et assimilés produits à l’échelle
nationale.

Un intérêt certain a en outre été accordé depuis 2004 au renforcement des
dispositifs de collecte et de recyclage des déchets plastiques, huiles usées,
batteries, piles électriques et déchets hospitaliers, ce qui a favorisé une
gestion durable de ces déchets, la création de plus de 350 entreprises
spécialisées et 15 mille emplois dans cette filière.

Dans le but de protéger le milieu industriel, il a été procédé, en 2007, à la
réalisation d’un centre de gestion des déchets industriels à Jeradou, dans le
gouvernorat de Zaghouan, moyennant un investissement de plus de 35 MD. Cette
unité est la première en Afrique et dans le monde arabe par sa capacité de
traitement qui approche les 90.000 tonnes/an.

En matière de suivi de la qualité de l’air dans les agglomérations et compte
tenu de l’importance de la préservation de la qualité de l’air, en particulier
dans les zones à haute densité démographique ou qui connaissent un trafic
automobile dense et dans les zones industrielles, il a été procédé, en 2007, au
renforcement du cadre législatif par la promulgation d’une loi sur la qualité de
l’air qui fixe des maxima des composants de l’air depuis les sources fixes ou
mobiles.

En outre, le réseau national de suivi de la qualité de l’air a été étoffé par
l’acquisition de 15 stations fixes et d’une station mobile de contrôle. Des
appareils de mesure des émissions de CO2 ont été également installés dans les
cimenteries et reliés au réseau national de suivi de la qualité de l’air.

Pour ce qui est de l’amélioration de la qualité de l’environnement dans les
grandes zones industrielles
et dans le but d’accompagner l’expansion économique
que connaît le pays depuis le Changement, le Président de la République a
ordonné la réalisation d’un certain nombre de grands projets destinés à
améliorer la situation environnementale à Sfax-nord et consistant également en
l’aménagement de la Sabkha des Beni Ghayadha à Mahdia, la fermeture de l’usine
de la SIAPE à Sfax-sud avant fin 2011, le traitement des rejets de stérile de
phosphate dans le bassin minier de Gafsa, la rationalisation de la gestion des
activités de transformation des phosphates à Gabès et de transformation de
l’alfa à Kasserine.

Certains de ces projets sont achevés et les projets restants sont en cours de
réalisation. Cette action permettra d’éradiquer les foyers de pollution
industrielle et de préserver la salubrité de l’environnement dans les grands
pôles industriels

En 2008 également, les moyens du Fonds de lutte contre la pollution ont été
renforcés dans le but d’aider les unités industrielles à réaliser leurs projets,
destinés à parfaire la gestion des déchets provenant des activités
industrielles.

D’autre part et compte tenu de la tendance de plus en plus marquée des marchés
mondiaux vers l’adoption de normes spécialement conçues pour les unités de
production et les produits, à l’instar du système de certification
environnementale ISO14000, et pour les caractéristiques chimiques des produits,
à l’instar des normes REACH de sécurité chimique, un programme spécial a été
lancé en 2008 pour la mise à niveau environnementale des entreprises, en
particulier les entreprises exportatrices.

En matière d’amélioration de l’esthétique urbaine, il a été procédé, en 2004, au
lancement d’un programme national de reboisement et de promotion des zones
vertes en milieu urbain. Cette orientation s’est renforcée par les mesures
retenues dans le Programme présidentiel pour la Tunisie de demain, notamment
l’objectif fixé pour atteindre un ratio de 15 m2 par habitant d’ici fin 2009.

Ce programme national a permis d’élever le taux de boisement, le portant de 12,3
m2 par habitant au cours de la saison 2004-2005 à 15,35 m2 au cours de la saison
2007-2008.

Afin de renforcer encore plus les espaces verts et l’esthétique urbaine, un
programme exceptionnel de boisement ciblant 49 communes dans sept gouvernorats a
été décidé en 2006.

L’intérêt porté à l’esthétique urbaine a été conforté par le Programme
présidentiel en faveur de la réhabilitation des quartiers populaires situés dans
la périphérie des grandes villes (2007-2009), lequel programme prévoit
l’aménagement de 16 espaces verts récréatifs, dont six dans le Grand Tunis et 10
dans 10 autres gouvernorats.

Un effort est en outre déployé, depuis 2004, en vue de la généralisation des
parcs urbains dans tous les gouvernorats afin qu’ils servent d’espaces
récréatifs, de sensibilisation environnementale et d’activités sportives et
culturelles en harmonie avec la nature. Le nombre de parcs urbains réalisés
s’élève à 34 parcs, répartis entre 22 gouvernorats. En application des
instructions du Chef de l’Etat, le secteur privé est associé depuis 2007 à
l’exploitation et à l‘entretien des parcs urbains.

Par ailleurs, et compte tenu de la richesse et de la diversité de ses
écosystèmes et de ses sites archéologiques, la Tunisie s’emploie depuis quelques
années à valoriser ce legs naturel et culturel au service de la diversification
du produit touristique et du développement du tourisme écologique et culturel
dans toutes les régions du pays. Six circuits de tourisme écologique et culturel
sont en cours d’aménagement dont le circuit de l’eau «de Zaghouan à Carthage»,
le circuit de la mémoire de la Terre, du Sahara et des oasis, le circuit des
îles, le circuit des villes andalouses, le circuit des forêts et le circuit de
l’olivier.

En matière de protection des ressources et systèmes écologiques, le pays a
connu, durant les deux décennies écoulées, une mutation quantitative et
qualitative en termes d’identification des politiques et de mise en œuvre des
programmes et projets destinés à protéger les ressources naturelles et la
biodiversité. Le nombre de zones protégées est passé de 6, en 1987, à 24,
actuellement, qui couvrent 3,5% de la superficie de la Tunisie. Vingt autres
zones protégées viendront s’y ajouter dans les années à venir ce qui permettra
d’assurer une meilleure protection de la biodiversité et de couvrir 7% de la
superficie totale du pays.

Compte tenu de l’importance des programmes réalisés au titre de la valorisation
des zones protégées et au vu de la richesse de la biodiversité locale, le parc
naturel de l’Ichkeul a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de
l’UNESCO. Trois autres parcs d’importance moyenne (ASPIM) ont été créés, à
savoir le parc de Knaies, celui de la Galitte et celui Zembra et Zembretta.

Afin de valoriser des zones protégées maritimes et littorales, il est procédé,
actuellement, à l’élaboration d’une loi destinée à promouvoir la gestion
participative et durable de ces zones.

Un intérêt particulier est, également, porté aux zones humides, en particulier,
littorales et de montagne, dans le but de conjurer les pressions inhérentes à
l’expansion urbaine et de l’activité économique. Les efforts nationaux en la
matière ont été couronnés par l’inscription de 19 zones humides sur la liste des
zones humides protégées, conformément à la Convention internationales sur les
zones humides, connue sous l’appellation de « Convention de Ramsar».

Action associative, éducation et sensibilisation environnementale

Tous ces programmes ciblés et ces indicateurs positifs sont l’expression de
l’efficience de la politique environnementale menée par la Tunisie, de par leur
contribution à l’amélioration du cadre de vie dans toutes les régions et tous le
milieux et à la garantie d’un développement durable intégral.

Ces résultats n’auraient pas pus être obtenus sans la participation active de
l’ensemble des composantes de la société civile et l’adhésion des associations
nationales à l’effort national de lutte contre la pollution, pour la protection
des ressources naturelles et l’enracinement du sens environnemental.

Le ministère de l’Environnement et du développement du durable s’est employé à
encadrer les associations à vocation environnementale dont le nombre dépasse les
200 associations. Il leur fournit l’assistance technique et matérielle
nécessaire à la poursuite de leur activité de manière à élargir leur champ
d’intervention en matière de protection de l’environnement et d’impulsion du
développement du pays.

En consécration des principes de protection de l’environnement en milieu
scolaire, le Président de la République a ordonné la création de 120 écoles
durables, à raison de cinq écoles par gouvernorat et ce, dans le cadre de
l’intégration du système éducatif national dans le Réseau international des
écoles durables décidé par l’UNESCO à l’occasion de la Décennie de l’éducation
pour le développement durable.

(Source : ministère de l’Environnement et du développement durable)