Possible délits d’initiés chez Fortis : plus de 600 personnes interrogées

photo_1256808313079-1-1.jpg
à Paris, le 18 octobre 2008 (Photo : Jacques Demarthon)

[29/10/2009 09:27:55] BRUXELLES (AFP) Le gendarme belge des marchés financiers, la CBFA, enquête toujours sur d’éventuels délits d’initiés lors du démantèlement l’an dernier du bancassureur Fortis, frappé par la crise financière, et a écrit dans ce contexte à plus de 600 cadres pour leur demander des informations.

“Une série de personnes ont reçu une lettre”, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la Commission bancaire, financière et des assurances, confirmant le chiffre de plus de 600 personnes cité mercredi par le quotidien économique L’Echo.

“Cela ne signifie pas qu’elles sont coupables”, a-t-il toutefois souligné.

Les personnes auxquelles la CBFA a demandé des explications travaillaient à l’époque pour Fortis et avaient par leur fonction professionnelle accès à des informations privilégiées, a précisé le porte-parole.

Les questions qui leur sont posées portent sur “une période assez sensible, fin septembre début octobre” 2008.

C’est sur cette période qu’avait été décidé le démantèlement de Fortis, ex-fleuron financier du Benelux frappé de plein fouet par la crise.

L’Etat néerlandais a nationalisé les activités aux Pays-Bas, le français BNP Paribas a racheté la banque belge (devenue BNP Paribas Fortis) et seules les activités restantes d’assurance en Belgique et à l’international ont été conservées par Fortis Holding.

Le démantèlement avait été décidé dans la nuit du 2 au 3 octobre, mais annoncé seulement après la clôture de la Bourse, le 3 octobre au soir. Dans l’intervalle, plusieurs millions d’actions avaient changé de mains.

Deux dirigeants de la holding Compagnie du Bois Sauvage, qui était actionnaire de Fortis, ont déjà été inculpés le mois dernier de délit d’initiés lors du démantèlement. “Les dossiers ne sont pas liés”, assure toutefois le porte-parole de la CBFA.

Une enquête, qu’il qualifie de “normale”, avait été ouverte l’an passé et “des dossiers commencent à remonter”, a-t-il noté.

“Ce n’est pas inhabituel qu’on fasse ce genre d’enquêtes, mais ça n’arrive pas non plus tous les jours”, a-t-il dit, soulignant que “le cas Fortis est quand même assez exceptionnel”.