Le luxe français se met en scène sur internet pour le marché chinois

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ésidente du Comité Colbert Françoise Montenay (au centre), le 29 octobre à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

[29/10/2009 10:27:35] PEKIN (AFP) Le luxe français a lancé jeudi une offensive de charme sur le dynamique marché chinois, avec un site spécialement dédié à ses internautes, visant, selon ses concepteurs, à offrir “un voyage onirique et poétique” dans l’univers du savoir-faire et de l’élégance à la française.

Le projet du Comité Colbert, qui réunit 70 maisons du luxe français, est le fruit de deux ans de travail et d’un budget de 250.000 euros pour concevoir un site en trois dimensions, hébergé par le grand portail chinois sina.com et appelé à ne rester ouvert que six mois.

“Il s’agit du premier site internet de ce type. La 3D jusqu’à présent n’existe que pour les jeux vidéos, les films, mais il n’y avait aucun site en 3D”, assure Elisabeth Ponsolle des Portes, déléguée générale du Comité Colbert.

Ce parti pris vise à atteindre les jeunes, plus aptes à la navigation intuitive que requiert l’architecture du site sur lesquelles surgissent et défilent des profondeurs de l’écran photographies et vidéos. A l’internaute de choisir son “élément” pour s’y arrêter, faisant évoluer la suite de sa visite, entre une video de l’actrice Audrey Tautou en ambassadrice de Chanel 5, des gourmandises Dalloyau ou des faïences de Gien.

Mais les amateurs de jeux vidéos pourraient aussi se retrouver déçus du rythme de la navigation, guère affriolant pour de jeunes urbains “branchés”.

“Le luxe français devait garder son caractère”, explique Mme Ponsolle des Portes.

Il a en tous cas travaillé à faire passer ce caractère auprès du consommateur chinois, aidé par un professeur de français de l’Université de Pékin, Dong Qiang, pour tenter de rendre en chinois des concepts de son répertoire: art de vivre, création, passion…

L’enjeu est d’importance, sur un marché qui connaît des taux de progression impressionnants, même en temps de crise, et jeudi, les représentants de nombreuses maisons de luxe avaient fait le déplacement pour le lancement à Pékin, dont Cartier, Hermès, Lanvin, Yves Delorme, ou Gien.

La “grande Chine”, incluant Hong Kong et Macao, n’entrait que pour 4,5% en moyenne du chiffre d’affaires des maisons du Comité Colbert en 2005. Elle en représente aujourd’hui 8% et “pour certaines jusqu’à 25%”.

En quatre ans, les points de vente du luxe français ont triplé. Il en existe aujourd’hui quelque 1.600, dont 272 maisons en nom propre, soit une augmentation de plus de 60% sur cette période.

L’ouverture de 45 nouvelles boutiques est programmée en 2009-2010, dont 38 en Chine continentale.

C’est en 2010 aussi, le 31 mars, que s’arrêtera le projet Colbert, notamment pour ne pas laisser en ligne des images de défilés dépassés.