Tunisie – Indicateurs : Information et communication

Par : Tallel

Le secteur de l’information et de la communication a connu,
depuis le Changement du 7 novembre 1987, des réformes successives et bénéficié
de tout un ensemble de mesures destinées à faire évoluer le discours médiatique,
en enrichir le contenu, enraciner la liberté d’opinion et d’expression et
accroître son apport afin qu’il soit un outil efficace au service de
l’approfondissement de la prise de conscience de la réalité nationale et le
meilleur support pour le renforcement des traditions de dialogue et le
raffermissement de la démocratie et du pluralisme.

Cadre institutionnel

Ministère de la Communication et des relations avec la
Chambre des Députés et la
Chambre des Conseillers

Le décret 2005/2602 du 27 septembre 2005 fixant les attributions du ministère de
la Communication et des relations avec la Chambre des députés et la Chambre des
conseillers souligne que ce département est chargé d’une mission générale
consistant à mettre en œuvre la politique de l’Etat dans les domaines de la
communication et des relations entre les pouvoirs exécutif et législatif.

Le Conseil supérieur de la communication

Le Conseil supérieur de la communication, créé le 30 janvier 1989, est un des
acquis importants de l’Ere nouvelle.

Dans le cadre d’une démarche progressive accompagnant le processus du
Changement, les compétences du Conseil supérieur de la communication ont été
élargies et son rôle renforcé au fil des années écoulées. Ce processus a été
couronné par la promulgation de la loi du 2 mai 2008 en vertu de laquelle le CSC
s’est vu attribuer le statut d’établissement public doté de la personnalité
juridique et de l’autonomie financière. Ses compétences ont été, encore une
fois, élargies pour s’étendre au suivi du rendement des établissements publics
et privés d’information et de communication, notamment par l’étude et
l’évaluation de leurs programmes et contenus, ainsi qu’à la proposition
d’approches destinées à les développer et à en parfaire l’apport.

Evolution de la presse écrite

Outre le cadre juridique qui est la résultante des amendements successifs
introduits dans le Code de la presse dans le sens de la libéralisation et dans
le contexte d’un climat politique favorable, la presse écrite a enregistré une
augmentation très remarquée du nombre de ses titres. En 2009, paraissaient en
Tunisie 284 journaux et périodiques, contre 143 en 1987, dont plus de 35
publications politiques et d’information générale, 40 à caractère économique et
25 à caractère culturel.

Quant à l’effectif de journalistes professionnels, il est passé de 639 en 1990 à
1.109 en 2009, dont 495 femmes. Le nombre des journalistes des deux sexes
travaillant dans la presse écrite a connu une progression régulière durant les
vingt ans qui ont suivi le Changement, alors qu’il ne dépassait guère les 400
journalistes en 1987.

Dans le cadre du soutien à la presse écrite, y compris celle des partis
d’opposition, tous les journaux bénéficient, en plus des avantages au titre de
l’acquisition de papier d’imprimerie, d’autres avantages fiscaux et douaniers.
Ils sont exonérés, lors de l’importation des matières premières utilisées par
les entreprises d’impression des journaux et des périodiques, de la taxe à
valeur ajoutée. Des subventions annuelles sont octroyées aux journaux des partis
politiques, servies en fonction de la périodicité de parution. En outre, des
prix d’encouragement sont décernés aux meilleures œuvres journalistiques.

Par ailleurs et dans le but d’accroître son ouverture sur son environnement
international et d’enrichir le paysage médiatique national, la Tunisie reçoit
des centaines de titres étrangers et arabes. En 2009, y étaient distribués 1190
titres de toutes spécialités et dans les différentes langues, contre 415 titres
en 1987. En 2009, également, quelque 70 correspondants de presse permanents y
exerçaient leur activité en toute liberté et dans les meilleures conditions.

Evolution de la presse électronique

Dans le cadre de la mise en œuvre des orientations présidentielles en faveur de
l’avènement d’une presse électronique nationale digne de ce nom et par
attachement à être constamment en phase avec les progrès que connaît ce secteur,
la Tunisie compte aujourd’hui nombre de journaux en ligne, disponibles
uniquement sur le Web, en arabe et en français. En dépit de leur expérience
encore récente, ces journaux électroniques sont en général de bonne facture et
n’ont rien à envier aux journaux papier. Certains d’entre eux disposent
d’équipes de journalistes, attribut essentiel d’un journal électronique et
condition nécessaire pour la production d’un contenu spécifique.

Fonds d’entraide des journalistes

Le fonds a été créé en 2007 dans le but de renforcer la solidarité entre les
journalistes et d’accroître les ressources que nécessite la couverture des frais
inhérents aux avantages octroyés aux adhérents sous forme d’aides et de crédits
personnels. Sur recommandation du Chef de l’Etat, il a été fait en sorte que ce
fonds ait un statut de mutuelle avec tout ce que comporte ce statut en termes de
vocation sociale et d’entraide entre les gens de la profession.

L’agence Tunis-Afrique-Presse (TAP)

La période qui a suivi le Changement a été celle d’une grande mutation
qualitative dans l’œuvre de modernisation de la TAP. De nombreuses réalisations
ont ainsi pu être accomplies dans tous les domaines et à divers niveaux, dont
l’informatisation intégrale des services de la rédaction, depuis 1989,
l’adoption du statut du personnel de l’Agence conformément au décret n°
1999-1860 du 30 août 1999, la restructuration des services rédactionnels dans le
sens de la spécialisation (création d’un Desk en charge de la vie sociale et
régionale), outre la poursuite de l’action d’amélioration et de modernisation
des outils de travail et l’élargissement substantiel du réseau de bureaux
régionaux.

* Le Centre de documentation nationale (CDN)

Le Centre de documentation nationale est l’une des principales réalisations
accomplies dans le domaine de la documentation journalistique. Il est, en
Tunisie, l’une des plus anciennes unités de documentation, puisque la mise en
place de son premier noyau remonte au 1er juin 1957.

Le CDN a consolidé encore plus sa présence en 2009 à la suite de la mise en
ligne de son portail sur réseau d’Internet, lequel offre un fonds riche
constitué d’une base de données bibliographiques (journaux, ouvrages de
référence, documents photographiques, textes de loi relatifs au secteur de
l’information et de la communication, monographies, dossiers documentaires
relatifs aux principaux volets de la vie politique, économique, sociale et
culturelle nationale). Le portail du CDN propose en outre plus de 220.000
articles de presse se rapportant à l’actualité nationale et internationale.

La Société nouvelle d’impression, de presse et d’édition (SNIPE)

La SNIPE est la société éditrice du quotidien public d’expression française «La
Presse», organe public d’expression française, un des journaux tunisiens les
plus anciens, mais aussi du quotidien d’expression arabe «Assahafa».

La société a connu, après le Changement, un développement remarquable illustré
par de nombreuses réalisations, dont l’acquisition, en 1995, d’une nouvelle
imprimerie dotés d’équipements modernes. Le groupe a également amélioré, au
cours des dernières années, sa couverture des évènements nationaux et
internationaux, outre la création de nouveaux suppléments thématiques (économie,
culture, jeunes) au nombre de 13, entre hebdomadaires, mensuels et bimensuels,
que se partagent «La Presse» et «Assahafa».

* Le Centre africain de perfectionnement des journalistes et com-municateurs
(CAPJC)

Créé en 1983, le Centre africain de perfectionnement des journalistes et des
communicateurs (Capjc) se veut l’expression du concours direct de l’Etat à la
promotion du secteur de l’information et de la communication en Tunisie. Il
organise des sessions et séminaires pour le perfectionnement et le recyclage des
professionnels de l’information et de la communication en Tunisie. Il s’emploie
en même temps à orienter ses prestations de services vers les pays maghrébins,
arabes et africains.

De février 1983 à fin juin 2009, le Centre a accueilli 541 activités auxquelles
ont pris part 8.929 stagiaires ou participants, dont 6.998 Tunisiens et 1.931
étrangers de 80 nationalités différentes.

La presse audiovisuelle

Le secteur audiovisuel a connu un bond qualitatif au plan institutionnel, la loi
de juin 2007 (loi 07/33 du 4 juin 2007) ayant institué une nouvelle catégorie
d’établissements publics du secteur de l’audiovisuel, dans le but de favoriser
le développement du paysage audiovisuel par l’introduction d’une plus grande
souplesse de gestion et d’une meilleure qualité de service public et par la
séparation entre les activités de radio et de télévision. Les décrets
d’application de cette loi, parus en juillet 2007, ont consacré la séparation
entre les établissements publics de radio et de télévision et en ont fixé les
modalités de gestion administrative et financière et de fonctionnement. Ainsi,
le paysage audiovisuel public, qui comprend deux chaînes de télévision et neuf
stations de radio, s’articule désormais autour de deux établissements autonomes,
à savoir la Radio tunisienne et la Télévision tunisienne.

La création de Canal-21 dédiée à la jeunesse, de Radio-jeunes, des stations
radiophoniques régionales et des unités de production télévisuelle implantées
dans les régions, en concrétisation de l’information de proximité et dans le
cadre de la valorisation du legs culturel dont regorgent les régions du pays. Il
a été également procédé à l’adoption de la télédiffusion par satellite de
«Tunis-7» puis de «Canal-21» et à la diffusion en ligne, sur Internet, des
diverses émissions de l’audiovisuel national.

Toujours dans le même ordre d’idées, le Président Zine El Abidine Ben Ali s’est
employé à donner une nouvelle impulsion au paysage audiovisuel en appelant le
secteur privé à tenter l’expérience d’investir dans ce domaine. Il en a résulté
le lancement de la station radiophonique «Mozaïque.FM
», en 2003, de la chaîne «Hannibal.TV»,
en 2005, de la radio «Jawhara.FM», en 2005, et de la radio «Ezzeitouna» du saint
Coran, en 2007. En mars 2009, la chaîne «Nesma TV» a commencé à émettre en
revendiquant une vocation et une audience maghrébine et auprès des communautés
maghrébines en Europe. Cette chaîne a un capital mixte, tunisien et étranger, ce
qui confère au paysage audiovisuel encore plus d’ouverture.

Législation

L’Etat ne cesse d’œuvrer en faveur de l’avènement d’une presse libre et
pluraliste, à travers le développement et la révision du cadre juridique du
secteur. Il a été ainsi procédé à l’amendement, à quatre reprises depuis 1987,
du Code de la Presse (1988, 1993, 2001 et 2006), dans le but d’adapter les
textes à la philosophie du Changement et afin de l’affranchir de son caractère
répressif qui pesait lourdement sur les gens de la profession. Il a été ainsi
procédé à une remise en question du chapitre des délits et des peines par la
réduction de certaines peines et la suppression de certaines autres dans le Code
de la Presse.

Il a été procédé, de même, à la révision de la procédure de dépôt légal afin
d’en faire une formalité n’ayant d’autre but que la préservation de la mémoire
médiatique nationale. L’obligation de dépôt légal a été abolie définitivement en
mai 2005. Le législateur a, en même temps, mis l’accent sur l’importance de
l’emploi des jeunes dans le secteur de l’information, à travers l’encouragement
des employeurs à augmenter la proportion de diplômés de l’enseignement supérieur
parmi leur personnel journalistique.

L’élan de réforme dont a bénéficié le secteur de l’information au cours des
années du Changement a permis de réaliser de vraies avancées aux niveaux des
contenus et des objectifs, dans la presse écrite comme dans la presse
audiovisuelle. On le voit bien à travers la multiplication des débats dans les
médias de la presse écrite et audiovisuels, lesquels renforcent la participation
de toutes les composantes de la société et favorisent l’expression de toutes les
idées et analyses, en consécration de la pratique démocratique.

Ce qui illustre bien la constance de cette approche, c’est que, depuis 1987,
aucun journal tunisien n’a fait l’objet d’une mesure de suspension.

(Source: ministère de la Communication et des Relations avec la Chambre des
Députés et la Chambre des Conseillers).