Tunisie -Agroalimentaire : Les nouveaux champions de l’huile d’olives conditionnée

zitzitoune240.jpgDeuxième
exportateur mondial d’huile d’olives, la Tunisie tirait jusqu’à récemment de ce
commerce beaucoup moins que ce qu’elle pouvait en tirer, car la quasi-totalité
de notre production était exportée en vrac; souvent à des intermédiaires
européens qui se sucraient sur le dos de la Tunisie en se contentant de faire le
travail qu’aucun Tunisien n’avait l’envie ou les moyens de faire. Cette
situation est en train de changer.

Longtemps caressé, le rêve de l’émergence d’une industrie nationale du
conditionnement de l’huile d’olives commence à devenir réalité. Pour la première
fois, la portion de notre production exportée conditionnée s’élève à 4% en 2009,
contre à peine 1,5% au cours des saisons précédentes, s’est félicité M. Ridha
Ben Mosbah, ministre du Commerce et de l’Artisanat, en ouverture du cinquième
séminaire national sur la qualité et la valorisation de l’huile d’olive,
organisé mercredi 28 octobre 2009 par le Centre technique des industries de
l’agroalimentaire (CTIA).

En effet, le volume d’huile d’olives conditionnée exportée est passé de 800
tonnes en 2006 à 5.500 tonnes en 2009, soit une progression de près de 700%,
écoulées sur des marchés extérieurs de plus en plus nombreux et diversifiés. De
même, ce qui explique cette envolée, la qualité du produit ne cesse de
s’améliorer, puisque l’huile d’olives de qualité supérieure représente 70% du
total.

Le produit-phare de l’agriculture tunisienne –avec les dattes et les oranges-
est aujourd’hui vendu sur 34 marchés, contre 19 seulement il y a cinq ans.
L’Italie reste le marché le plus important, avec près de la moitié (49,20%) du
volume exporté, mais les Etats-Unis (20,85%) et trois pays arabes –l’Arabie
Saoudite (17,54%), la Jordanie (17,50%) et les Emirats Arabes Unis (13,43%)
prennent de l’importance. «Sur les six premiers marchés, trois sont arabes»,
souligne le ministre du Commerce et de l’Artisanat.

Le nombre d’exportateurs ne cesse également d’augmenter, passant de 20 en 2005 à
34 aujourd’hui. Plus, nous assistons actuellement à l’émergence de champions
nationaux dans le secteur de l’huile d’olives conditionnée. «La quantité
exportée par société croît aussi, ce qui veut dire que nous avons un noyau dur
d’exportateurs d’huile d’olives conditionnée qui connaissent bien le marché», se
félicite M. Ridha Ben Mosbah. Parmi ces champions émergeants, figurent quelques
entreprises qui exportent plus de 100 tonnes par an, indique M. Noureddine
Agrebi, directeur du suivi de la Production de l’industrie alimentaire. Et le
nombre de ces entreprises ainsi que les quantités exportées devraient augmenter
assez rapidement à l’avenir, puisque les autorités tablent sur un volume
d’exportation de 10.000 t d’ici deux ans au maximum.