Lancement lundi du prélèvement automatique européen

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ège de la Banque centrale européenne à Francfort (Photo : Martin Oeser)

[30/10/2009 15:13:07] BRUXELLES (AFP) L’Europe poursuit l’harmonisation de ses modes de paiement avec le lancement lundi du prélèvement automatique européen, dont la montée en puissance sera toutefois progressive, certains pays dont la France ayant décidé de ne pas l’utiliser immédiatement.

Avec un prélèvement automatique, un client autorise son opérateur de téléphonie, son fournisseur d’électricité ou encore sa mutuelle à se faire payer directement par sa banque.

Le système est largement utilisé en Europe, mais jusqu’ici uniquement au niveau national: pas question de faire prélever automatiquement des factures de téléphones françaises sur un compte bancaire situé en Belgique ou en Allemagne.

Le prélèvement automatique européen va changer cela, la seule condition étant qu’il soit libellé en euros.

Il permettra d’effectuer ces paiements au-delà des frontières et de payer des factures en euros depuis n’importe quel compte bancaire européen, que leur pays d’émission soit ou non dans la zone euro.

Le prélèvement européen ne sera toutefois pas immédiatement disponible partout.

La France par exemple avait annoncé dès avril qu’elle ne lancerait le prélèvement européen qu’en novembre 2010, la date limite à laquelle il doit être disponible dans toute la zone euro. Pour les pays ayant une autre monnaie, l’échéance est fixée à 2014.

“C’est aussi un choix des banques à ce stade”, explique la Fédération bancaire européenne (FBE), assurant toutefois que “la majorité d’entre elles sont prêtes”.

Après l’euro qui a simplifié les transactions en espèces, l’harmonisation des moyens de paiement virtuels est l’étape suivante pour mettre en place un espace unique de paiements en euros (SEPA).

Le SEPA couvre la zone euro, mais aussi les autres pays de l’UE plus la Norvège, le Liechtenstein, l’Islande et la Suisse.

Il doit permettre à tous leurs résidents d’utiliser un seul compte bancaire, basé dans n’importe quel pays d’Europe, pour tous leurs paiements en euros, aussi facilement, avec la même sécurité et au même coût que pour les transactions nationales aujourd’hui.

Avant le prélèvement automatique européen, un virement européen avait déjà été lancé en janvier 2008.

Basé sur une identification harmonisée des comptes bancaires sur la base du BIC et de l’IBAN, il est censé à terme remplacer définitivement les systèmes nationaux mais n’était encore utilisé que pour 4,4% des transferts en juillet 2009.

Dans un communiqué commun publié vendredi, plusieurs “utilisateurs” du futur prélèvement européen, parmi lesquels la fédération de consommateurs européens BEUC ou celle du commerce Eurocommerce, disent également craindre “que son adoption soit négligeable et que beaucoup y trouvent peu, voire pas du tout d’avantages”.

Il soulignent aussi une série de questions encore à régler “incluant la tarification, la sécurité du produit, ainsi que la validité des autorisations (de prélèvement) déjà existantes”.

L’étape suivante concernera les cartes de paiement, qui à terme perdront leur caractère national pour être plus largement acceptées et seront toutes à puce avec généralisation de l’usage du code secret.

Sur ce point, “il y a encore du travail” mais “les choses évoluent positivement”, assure la FBE.