ésident de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke le 22 juillet 2009. (Photo : Karen Bleier) |
[03/11/2009 07:55:44] WASHINGTON (AFP) La banque centrale américaine se réunit mardi et mercredi pour jauger la reprise américaine mais ne devrait pas modifier sa politique de taux quasi-zéro.
Comme lors de la précédente réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), en septembre, l’intérêt du public et des investisseurs devrait se concentrer sur la formulation employée par la banque centrale pour dépeindre la situation économique des Etats-Unis.
Le suspense concernant un éventuel mouvement de taux est absent comme à chacune des réunions du Comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed depuis le début de l’année, celui-ci ayant répété en septembre que les conditions économiques devaient justifier le maintien du taux directeur à un niveau extrêmement bas pendant une longue période.
Au vu des contrats à terme sur le taux directeur de la Fed, les investisseurs parient à près de 100% contre une hausse de taux lors de cette réunion. Aucune majorité d’investisseurs, même relative, ne se dessine en prévision d’un relèvement de taux avant la réunion du FOMC prévue pour le mois de juin 2010.
Les membres du FOMC devraient donc surtout confronter leurs vues sur l’état de la première économie mondiale et discuter de la stratégie de sortie de crise à mettre en oeuvre, le moment venu.
Si les chiffres officiels du PIB américain publiés jeudi ont confirmé que les Etats-Unis étaient sortis de la récession pendant l’été, plutôt en force d’ailleurs, avec un taux de croissance de 3,5% en rythme annuel au troisième trimestre, la Fed estime que le pays est loin d’être tiré d’affaire.
Si certains pays comme l’Australie et la Norvège ont relevé leur taux en octobre, le président de la Fed, Ben Bernanke, a rappelé au milieu du mois qu’il n’y avait aucune raison de se hâter de faire de même aux Etats-Unis.
Alors même que quelques membres du FOMC ont pu exprimer récemment leur craintes de voir l’inflation bondir hors de tout contrôle à terme (ce qui plaiderait pour un relèvement rapide du taux directeur), un de ses gardiens les plus sourcilleux en terme de maîtrise de la hausse des prix, James Bullard, a estimé dans un entretien à la radio Bloomberg qu’aucun resserrement monétaire n’aurait lieu sans une baisse “préalable” du chômage.
Or celui-ci n’est pas près de s’améliorer. A 9,8% fin septembre, son plus haut niveau depuis plus d’un quart de siècle, le taux de chômage devrait continuer de monter pendant plusieurs mois, et les membres du FOMC estimaient en septembre que la croissance de l’économie américaine en 2010 risquait de ne pas être suffisante cette année-là pour le faire baisser “sensiblement”.
Quant à l’évolution des prix, elle est encore loin d’être conforme aux attentes de la Fed: ceux-ci ont encore baissé en glissement annuel en septembre, quand la banque centrale juge souhaitable une inflation de 1,7 à 2% l’an.
Pas question donc, dans ces conditions, que la Fed relève son taux ou retire ses mesures d’aide à l’économie encore en place, comme son immense programme de soutien au marché immobilier prolongé en septembre jusqu’à la fin du premier trimestre 2010.
Pour Dean Maki, économiste de Barclays Capital, les seuls changements à attendre de la Fed dans son communiqué final de mercredi sont de nature lexicale et devraient refléter une vision un peu plus optimiste concernant la croissance. Mais, dit-il, le FOMC devrait “maintenir sa phrase” selon laquelle les conditions économiques devraient justifier le maintien du taux directeur à un niveau exceptionnellement bas pendant longtemps.