Notation : Fitch pointe du doigt le manque de maturité des pratiques de gouvernance d’entreprise en Tunisie

Fitch pointe du doigt le manque de maturité des pratiques de gouvernance d’entreprise en Tunisie

Fitch Ratings estime dans un rapport publié aujourd’hui que les pratiques de
gouvernance d’entreprise en Tunisie manquent encore de maturité malgré les
réformes institutionnelles successives et la croissance économique soutenue de
la dernière décennie.

D’après M. Wassel Madani, directeur adjoint de l’équipe Fitch’s Corporate à
Tunis, “Fitch estime positives les actions entreprises par les autorités du
marché financier visant à établir de nouvelles directives pour la gouvernance
d’entreprise, et pense que la récente mise à niveau du cadre réglementaire
tunisien constitue un socle solide pour améliorer davantage cette gouvernance”.

Il ajoute, néanmoins, que «la faible exposition des entreprises tunisiennes aux
forces du marché international (notamment à l’occasion de recherches de
financement auprès de banques internationales ou de conclusions de
joint-ventures avec des partenaires étrangers) les prive de stimulus pour
évoluer vers de meilleures pratiques de gouvernance».

Certaines entreprises tunisiennes, notamment les grandes entreprises privées,
ont réalisé des progrès dans le domaine de la gouvernance, ce qui n’est pas le
cas des petites entreprises familiales. Toutefois, et malgré le recours à des
cabinets d’audit d’envergure internationale pour auditer leurs états financiers,
plusieurs grandes entreprises privées établissent encore leurs états financiers
selon les normes comptables locales (et non selon les
normes IFRS).

L’évaluation de la gouvernance d’entreprise fait partie intégrante du processus
de notation et Fitch considère, en général, qu’une gouvernance faible constitue
une contrainte quelque soit la force et la solidité du profil financier de
l’entreprise évaluée. La crise économique actuelle a redonné de l’importance aux
normes et pratiques de gouvernance d’entreprise. Si leur faible exposition
internationale a pu protéger les entreprises tunisiennes des effets de la crise
financière mondiale, elle explique également le sous-développement des pratiques
tunisiennes de gouvernance d’entreprise.

Fitch considère que la structure familiale du capital des entreprises
tunisiennes constitue un obstacle majeur pour l’adoption de bonnes pratiques de
gouvernance d’entreprise. Dans de telles structures, les actionnaires fondateurs
détiennent souvent les postes décisionnels et peuvent ainsi diriger leurs
affaires au détriment des intérêts des créanciers et des actionnaires
minoritaires. Le rapport met également en exergue plusieurs autres faiblesses de
la gouvernance d’entreprise se rapportant aux transactions avec les parties
liées, au processus d’audit et à la qualité des administrateurs. La plupart des
entreprises tunisiennes réalisent un volume important de transactions avec les
parties liées dont la divulgation est limitée, les procédures de
contrôle
interne
restent inefficaces quand on les compare à celles des entreprises
occidentales similaires et le concept d’administrateur indépendant n’est pas
encore entré dans les moeurs. La transparence généralement limitée constitue une
contrainte pour les notes attribuées par Fitch.

Source : Fitch Ratings

NB: Le titre est de la rédaction

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