L’UE s’apprêterait à bloquer le rachat de Sun Microsystems par Oracle

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à San Francisco, aux Etats-Unis (Photo : Justin Sullivan)

[04/11/2009 12:04:42] NEW YORK (AFP) La Commission européenne va engager des démarches en vue de bloquer l’acquisition de Sun Microsystems, le propriétaire du langage de programmation Java, par l’éditeur de logiciels professionnels Oracle, a affirmé mercredi le Financial Times.

Le quotidien britannique, citant des “observateurs à Bruxelles”, indique les autorités européennes de la concurrence vont s’exprimer à ce jour dans les jours qui viennent, à moins que l’une des parties en présence fasse des concessions.

Il s’agira d’une expression formelle d’objection au projet, première étape vers un blocage, selon le journal.

En septembre la Commission avait indiqué que son enquête initiale soulevait “des doutes sérieux quant à la compatibilité (de cette acquisition) avec le marché unique, en raison de problèmes de concurrence sur le marché des bases de données”.

L’opération, qui s’élève à 7,4 milliards de dollars, dette comprise, avait été approuvée à la mi-juillet par les actionnaires de Sun Microsystems, puis avait reçu l’aval de la justice américaine en août.

En cas de blocage européen, Oracle aurait le choix entre offrir des concessions, protester en justice, ou renoncer à l’opération.

Le porte-parole de la Commission pour les questions de concurrence, Jonathan Todd, a indiqué mercredi à Bruxelles ne pas avoir d’informations nouvelles à ce stade sur le dossier. “Notre enquête continue”, a-t-il dit à la presse.

“Nous avons des préoccupations concernant le marché des bases de données”, a-t-il réaffirmé. “Et nous avons exprimé il y a une dizaine de jours nos préoccupations quant au fait qu’Oracle n’avait pas fourni des réponses” susceptibles de lever les inquiétudes, a souligné M. Todd.

La dernière fois que les autorités européennes avaient bloqué une fusion aux Etats-Unis remonte à 2001, lorsque General Electric avait voulu racheter Honeywell, rappelle le Financial Times.

Convoité par IBM, Sun Microsystems, en difficulté, avait finalement annoncé fin avril un accord avec Oracle pour se faire racheter par ce dernier. Les deux groupes avaient assuré que la transaction serait bouclée pendant l’été.

Le mois dernier, Sun Microsystems avait annoncé la suppression de 3.000 emplois sur 12 mois, expliquant que c’était dû au retard pris par sa fusion avec Oracle.

Le marché des bases de données est déjà très concentré, les trois principaux concurrents –Oracle, IBM et Microsoft– contrôlant approximativement 85% du marché en termes de recettes, selon la Commission.