ême nom pose le 06 décembre 2007, au Centre Leclerc d’Ivry-Sur-Seine. (Photo : Martin Bureau) |
[04/11/2009 18:51:08] PARIS (AFP) Michel-Edouard Leclerc, président du groupe du même nom, contre-attaque mercredi au lendemain de l’annonce de la condamnation du groupe de distribution à restituer 23,3 millions d’euros à 28 fournisseurs, affirmant que son impact sera plus médiatique que financier.
Il s’agit d’une affaire qui “médiatiquement fait du mal mais financièrement ne pèsera pas”, affirme-t-il dans un entretien à l’AFP.
En effet, selon M. Leclerc, l’arrêt précise que le Trésor public, à qui son groupe va effectivement verser les 23,3 millions d’euros, “est tenu de reverser au Galec les montants qui ne seront pas exigés par les entreprises”.
Or “sur les 28 fournisseurs, 17 représentant les plus importants ont déjà dit qu’il n’y avait pas lieu à restituer cet argent”, souligne-t-il.
Michel-Edouard Leclerc a décidé de ne pas se pourvoir en cassation contre la décision de la Cour d’appel de Versailles à l’encontre du Groupement d’achat des centres Leclerc (Galec).
“On n’a pas probablement pas fait les choses juridiquement comme il fallait” mais “moralement et commercialement de notre point de vue on était dans notre droit”, affirme M. Leclerc.
“L’Etat a disqualifié les protocoles transactionnels fait entre le Galec et les fournisseurs, qui ne sont pas allés en justice”, a-t-il expliqué.
Ces protocoles faisaient suite à des “accords de rattrapage” avec des fournisseurs qui avaient consenti de meilleures conditions commerciales à un concurrent.
ême nom pose à son bureau le 06 décembre 2007 à Ivry-Sur-Seine. (Photo : Martin Bureau) |
M. Leclerc accuse par ailleurs l’Etat d’organiser, via son action en justice contre neuf distributeurs, une “punition collective” du secteur et de le “discréditer”.
M. Leclerc avait déposé une requête en 2008 devant la Cour européenne des droits de l’homme au motif que “l’Etat n’avait pas à intervenir dans une transaction entre particuliers”.
D’autres contentieux avec l’Etat sont programmés, à commencer par “les procès-verbaux que Leclerc vient de recevoir”, a-t-il dit, comme huit autres distributeurs accusés par le gouvernement de pratiques abusives.
Pour lui, “le gouvernement a décidé de cibler l’ensemble du secteur. Je trouve cela terriblement irresponsable”.
“Je ne conteste pas à l’Etat le droit de faire appliquer les règles et d’être sévère dans l’application des règles, surtout en période de crise. L’Etat a un rôle à jouer mais pas d’organiser une punition collective avant même que les incriminations soient connues des acteurs. C’est un système poutinien!”, s’est-il exclamé.
“On a reçu des procès-verbaux qui sont des catalogues à la Prévert de clauses contestées par l’Etat. Il y a à boire et à manger. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup à manger”, a-t-il résumé.
“Tout cela intervient à mauvais escient. On vient d’entrer dans une période de négociation commerciale alors que les tarifs des fournisseurs sont à la hausse, une hausse pas énorme mais qui ne s’explique pas compte tenu de la baisse des matières premières”, a-t-il souligné.
“On doit aller négocier durement avec les multinationales”, dit-il car “il n’y a aucune raison de leur faire de cadeau alors qu’elles affichent des résultats à deux chiffres” (ndlr: en progression de plus de 10%).
“En renouant avec la vieille stratégie du bouc émissaire pour satisfaire les corporatismes de l’agriculture et de l’agro-alimentaire le gouvernement gène la négociation commerciale, la discrédite”, a-t-il ajouté.
“Je ne cèderai pas à cette pression. C’est sur notre politique de prix qu’on sera jugés par les consommateurs”.