[05/11/2009 08:38:45] PARIS (AFP)
à l’Elysée (Photo : Jacques Brinon) |
Le président Nicolas Sarkozy a tranché: le montant du grand emprunt, qui fait l’objet d’une polémique dans son propre camp, sera situé entre 25 et 50 milliards d’euros, et pas davantage, contrairement à ce que réclamaient plus d’une soixantaine de députés de droite.
M. Sarkozy prendra une décision au sujet de cet emprunt “au début du mois de décembre” mais son choix ne se situera “pas en-dessous de 25 milliards et pas au-delà de 50 milliards d’euros”, a-t-on assuré mercredi à l’Elysée.
Le président, qui avait lancé l’idée de cet emprunt le 22 juin dernier devant le Congrès à Versailles, met ainsi un terme à une polémique à droite qui enflait depuis plusieurs: le Premier ministre François Fillon, auto-qualifié d'”inénervable”, s’était même emporté contre le conseiller spécial du président, Henri Guaino.
Soixante-trois députés de la majorité ont signé une tribune, dans Le Monde daté du 3 novembre, plaidant pour un emprunt compris entre 50 et 100 milliards d’euros. Selon eux, ils ont agi en liaison avec “des membres de l’exécutif”. En privé, plusieurs signataires n’ont pas caché avoir reçu l’aval de M. Guaino.
Mais “le pouvoir exécutif était totalement en dehors de cette démarche. Les conseillers du président ne font pas partie du pouvoir exécutif !”, a asséné M. Fillon, mardi devant les députés UMP.
à JJouy-en-Josas (Photo : Eric Piermont) |
Mardi également, M. Guaino avait critiqué le ministre du Budget Eric Woerth qui avait lui-même jugé “irréaliste” de fixer à 100 milliards d’euros le montant du grand emprunt voulu par le président de la République. “Irréaliste n’a pas de sens, personne ne peut démontrer que 50, 60, 80 milliards, c’est plus irréaliste ou moins réaliste que 20 ou 30 milliards”, avait-il fait valoir de même source.
Alors que l’opposition se gausse des bisbilles à droite, l’Elysée a voulu relativiser l’importance de cette dispute. “Il n’est pas absurde, sur une affaire ausssi importante, qu’il y ait débat”, a-t-on fait valoir.
Autre sujet épineux pour le président: sa frondeuse secrétaire d’Etat aux Sports, Rama Yade, dont il “constate” aujourd’hui la “difficulté à s’insérer dans une équipe quelle qu’elle soit”.
érence de presse à Paris (Photo : Bertrand Guay) |
M. Sarkozy l’a “retirée” du ministère des Affaires étrangères, où elle était secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme, “parce qu’elle ne se supportait plus avec (Bernard) Kouchner”, le chef de la diplomatie, selon l’Elysée. “Maintenant, c’est la bagarre avec Roselyne Bachelot”, son actuelle ministre de tutelle, “il y a un moment donné où il faut travailler en équipe ou alors, ce n’est pas possible”, selon la même source.
Depuis qu’elle est au gouvernement, Rama Yade s’est plusieurs fois démarquée de l’exécutif, comme tout dernièrement, en désapprouvant un amendement mettant fin à des exonérations de charges sociales pour les clubs sportifs professionnels dans le cadre du droit à l’image des sportifs (DIC).
Autre polémique, qui avait fait des vagues y compris à droite: la candidature de Jean Sarkozy, fils cadet du président, à l’Epad. Selon l’Elysée, son père reconnaît aujourd’hui que c’était une “erreur” de le laisser se présenter.
Dans le même ordre d’idées, toujours selon l’Elysée, il arrive aussi au président de penser que sa décision de partir en vacances à bord du yacht de son ami l’homme d’affaires Vincent Bolloré, à Malte, juste après son élection, a été “une faute de goût”.
En revanche, pour l’Elysée, il n’y a eu “ni faute, ni erreur” dans la gestion de la crise économique. Le président a d’ailleurs bien l’intention de poursuivre les réformes au même rythme. Au programme de la seconde partie du quinquennat, en plus d’un “vraisemblable remaniement” après les élections régionales: le 5è risque (dépendance), les retraites et la justice.