Irak : Exxon Mobil/Shell remporte le champ pétrolier de Qourna-ouest 1

[05/11/2009 10:04:40] BAGDAD (AFP)

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étrolier en Irak, le 3 février 2009 (Photo : Essam -al-Sudani)

Le ministère du Pétrole irakien a attribué jeudi au consortium Exxon Mobil-Shell l’exploitation du champ pétrolier de Qourna-ouest 1 (sud), a affirmé à l’AFP un porte-parole.

“Nous allons signer aujourd’hui avec le consortium Exxon Mobil et Shell un accord préliminaire pour l’exploitation du champ de Ouest-Qourna 1”, a indiqué Assem Jihad.

Le consortium composé du groupe américain Exxon Mobil (80%) et anglo-néerlandais Shell (20%) était en concurrence avec la société russe Lukoil pour l’exploitation du champ, qui possède des réserves estimées à 8,5 milliards de barils.

Le champ de Qourna-Ouest 1 produit actuellement 279.000 barils/jour et Exxon Mobil propose de passer à 2,325 millions de barils par jour d’ici six ans.

Le consortium avait remporté fin juin un appel d’offres organisé par le ministère du Pétrole irakien mais avait, comme toutes les compagnies pétrolières, à l’exception de la britannique BP et la chinoise CNPC, refusé les conditions proposées par les Irakiens.

A l’approche d’un deuxième round d’appel d’offres, à la mi-décembre, Exxon Mobil et Shell ont décidé d’accepter le prix de 1,9 dollar par baril plutôt que de voir le contrat leur échapper au profit d’autres sociétés, notamment chinoises qui ont adopté une stratégie agressive pour rafler les contrats pétroliers.

Fin juin, un appel d’offres pour six champs pétrolifères et deux champs gaziers, le premier depuis 37 ans, avait tourné au fiasco.

Seul celui de Roumaïla, qui recèle avec 17,7 milliards de barils les plus grandes réserves de pétrole d’Irak, avait trouvé preneur avec la compagnie britannique BP Exploration Operating Company et la société chinoise CNPC, pour 2 dollars par baril.

L’Irak a signé mardi à Bagdad l’accord définitif avec BP et CNPC. Ils devront s’associer avec la compagnie publique irakienne pour faire passer la production de 900.000 barils à 2,8 mbj.

L’Irak possède les troisièmes réserves du monde avec 115 milliards de barils, derrière l’Arabie saoudite et l’Iran. Cependant, il n’y a pas eu d’exploration depuis des décennies à cause des guerres et de l’embargo imposée à l’Irak en 1990.

L’exploitation des champs de Zoubair, Roumaïla, Qourna-ouest 1, Kirkouk, et Missane devrait permettre à l’Irak de faire passer sa production de 2,4 millions de barils par jour aujourd’hui à 7 millions de barils dans six ans.

A terme, avec l’exploitation des neuf grands champs irakiens, le pays devrait produire 10 à 12 millions de barils par jour, ce qui fera de l’Irak l’égal des plus grands producteurs, selon le ministre du Pétrole Hussein Chahristani.

L’Arabie saoudite, plus gros producteur de brut de l’Opep, extrait actuellement 8 mbj.

Les revenus tirés du pétrole représentent 85% des recettes de l’Etat mais il a un besoin crucial d’accroître les profits pétroliers afin de financer la reconstruction du pays, dévasté par les guerres successives.