à la Fête du Vin à Hong-Kong, le 5 novembre 2009. (Photo : Mike Clarke) |
[06/11/2009 11:32:24] HONG KONG (AFP) Une 4e édition du salon Vinexpo en mai, une semaine de fête du vin pour le grand public, des ventes aux enchères de grands crus atteignant des records: Hong Kong, qui a supprimé les taxes à l’importation en 2008, soigne son ambition de devenir une plateforme mondiale du commerce du vin.
Plus de 70.000 personnes se pressant pour déguster un grand cru de Saint-Emilion ou un vin des Côtes de Bordeaux, accompagné de foie gras ou d’un canelé: nous sommes bien à Hong Kong, aux premiers jours de la Fête du vin, qui se tient pour la première fois cette année, jusqu’au 8 novembre.
L’ancienne colonie britannique affirme un objectif sans équivoque: profiter de l’énorme potentiel du marché chinois et de ses investisseurs fortunés et devenir, au même titre que Londres ou New York, une plateforme du commerce du vin, pour capter une bonne part d’un marché mondial qui pèse 100 milliards de dollars, selon Vinexpo.
Pour y parvenir, outre la suppression des droits de douane, les autorités ont conclu plusieurs accords avec des pays producteurs, dont l’un avec la France en 2008, dans le domaine commercial ou de la formation.
“L’an passé, les importations de vin ont augmenté de 80%, pour atteindre 2,9 milliards de dollars de Hong Kong (252 millions d’euros)”, s’est félicité mercredi John Tsang, ministre des Finances de la Région administrative spéciale, en inaugurant la fête du vin.
L’effet mécanique de la suppression des taxes est encore plus manifeste “sur les huit premiers mois de 2009, où les importations sont en hausse de 42% sur un an, atteignant 2,3 milliards de dollars”, a-t-il ajouté.
Ravis de la suppression des taxes, mais inquiets de perdre des parts de marché face aux vins du nouveau monde, les producteurs français en ont en fait été les principaux bénéficiaires.
Les importations de vins français à Hong Kong sont ainsi passées de 30 millions d’euros en 2006 à 125 millions en 2009, selon le service économique du consulat de France. Sur la même période, la part de marché des vins français a augmenté de 50% en valeur.
Mais pour entretenir cette croissance, “il faut, après les connaisseurs, sensibiliser le grand public, d’où cette Fête du vin, copie conforme de Bordeaux fête le vin”, explique Laurent Maupilé, délégué général de Bordeaux grands événements, organisateur du rendez-vous bordelais.
“L’Asie, en premier lieu Hong Kong et la Chine, continue d’être le marché qui augmente le plus dans le monde et devrait atteindre 6 milliards de dollars en 2011, contre 4,5 milliards en 2006”, a rappelé Robert Beynat, directeur général de Vinexpo Asie-Pacifique, qui se tiendra dans la ville du 25 au 27 mai, pour la 4e fois depuis 2004.
Le salon, organisé alternativement à Bordeaux et à l’étranger, regroupera plus de 700 producteurs du monde entier, dont une forte délégation française.
“Plusieurs villes asiatiques ont fait pression pour prendre la place de Hong Kong. Mais si nous revenons ici, c’est à la demande des exposants et parce que Hong Kong est désormais incontournable”, a ajouté M. Beynat.
Pour s’imposer, le territoire encourage également le développement des ventes aux enchères. Dix ventes ont atteint un total de 365 millions de dollars depuis le début 2009. “Hong Kong va dépasser Londres cette année, pour être la 2e place mondiale derrière New York”, a assuré M. Tsang.
Par ailleurs, les infrastructures de stockage s’y multiplient, répondant aux attentes des acheteurs, notamment chinois, qui y voient un investissement à long terme. L’un des plus surprenants, un bunker de la 2e guerre mondiale reconverti en cave de luxe, refuse déjà des clients.