Le patron de GM Europe jette l’éponge après le revirement sur Opel

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Le logo du constructeur automobile General Motors (Photo : Bill Pugliano)

[06/11/2009 20:08:31] DETROIT, Etats-Unis (AFP) Le patron de GM Europe, Carl-Peter Forster, va quitter le groupe après le revirement de la maison mère américaine, qui a choisi de garder les marques européennes Opel et Vauxhall, a indiqué General Motors (GM) vendredi dans un communiqué.

“Carl-Peter Forster, vice-président de GM et président d’Opel Europe, va quitter son rôle à la tête des opérations européennes du groupe” mais continuera à le conseiller pendant “une période de transition”, déclare GM.

Le premier constructeur automobile américain “se met immédiatement en quête d’un nouveau directeur général pour Opel Europe à l’extérieur du groupe”, ajoute le communiqué.

GM “travaillera avec les dirigeants d’Opel, en consultation avec les représentants du Forum des employés européens, afin de mettre en place un plan d’action qui permettra de construire un avenir solide et durable pour les marques Opel/Vauxhall”, ajoute le communiqué.

“Nous prévoyons de finaliser nos propositions pour le futur d’Opel/Vauxhall la semaine prochaine et allons engager un dialogue avec toutes les parties pour voir comment coopérer au mieux pour atteindre nos objectifs mutuels”, a commenté le directeur général de GM Fritz Henderson, cité dans le communiqué.

M. Henderson a précisé qu’aucun autre changement n’était prévu pour l’instant dans la direction d’Opel Europe.

GM officialise le départ de M. Forster, d’abord révélé par le site de l’hebdomadaire allemand Spiegel puis confirmé par des sources proches du dossier. Interrogé par l’AFP, il ne s’est toutefois pas prononcé sur les informations concernant son remplacement.

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à Berlin (Photo : Philipp Guelland)

D’après l’édition en ligne de l’hebdomadaire allemand Spiegel, il serait remplacé à la direction de GM Europe par un expert en restructuration, Nick Reilly, actuel responsable des activités de GM en Asie et de la marque Chevrolet.

M. Forster, également président du conseil de surveillance d’Opel, serait remplacé à ce poste par Bob Lutz, 77 ans, qui, au cours de sa longue carrière dans l’automobile, a travaillé pour BMW, Ford, Chrysler, puis à partir de 2001 pour GM en tant que responsable du développement mondial des modèles, affirme aussi le magazine.

La position de M. Forster, ardent défenseur d’un rachat d’Opel/Vauxhall par le canadien Magna et la banque semi-publique russe Sberbank, était devenue difficilement tenable.

Mardi, avant le coup de théâtre de Detroit, M. Forster semblait encore persuadé que la vente à Magna et Sberbank aurait bien lieu. Il avait juste estimé que le bouclage de l’opération prendrait un peu plus de temps que prévu.

Peu après, M. Forster, à la tête de GM Europe depuis 2004 après avoir dirigé Opel les trois années précédentes, avait sévèrement critiqué la volte-face de GM. “Un tel virage est difficile à comprendre. J’aurais souhaité qu’on arrive à un autre résultat”, avait-il déclaré dans les colonnes du Bild, journal le plus lu d’Allemagne.

Fritz Henderson, PDG de General Motors, pouvait dans ces conditions difficilement lui confier la responsabilité de la restructuration des marques européennes, qui devrait se solder par la suppression de 10.000 emplois environ sur un total de plus de 50.000 salariés.

Jeudi, il a d’ailleurs annoncé à Detroit l’arrivée prochaine d’une nouvelle direction pour les marques européennes, d’ici quelques semaines ou quelques jours.

La volte-face de GM a déclenché la colère du gouvernement allemand et des syndicats d’Opel, et replongé dans l’incertitude l’ensemble des salariés européens du constructeur.