Bruxelles autorise sous conditions l’acquisition par EDF du Belge SPE

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Logo EDF (Photo : Shaun Curry)

[12/11/2009 21:21:59] BRUXELLES (Belgique) (AFP) La Commission européenne a autorisé “sous réserve du respect de certaines conditions” le projet du français EDF de prise de contrôle du deuxième producteur d’électricité de Belgique, SPE, a annoncé jeudi le gendarme européen de la concurrence.

Le groupe public Electricité de France (EDF) avait décidé en mai de prendre le contrôle à 51% de SPE, jusqu’alors aux mains du britannique Centrica.

L’opération renforce la mainmise des groupes français sur le marché belge de l’électricité: le premier producteur d’électricité en Belgique, Electrabel, est déjà une filiale à 100% d’un autre groupe français, GDF Suez.

La Commission redoutait qu’avec cette acquisition, EDF renonce à investir dans de nouvelles centrales de production électrique actuellement au stade de projet en Belgique.

Pour lever les inquiétudes de la Commission, “EDF s’est engagée à céder immédiatement les actifs de l’une de ses sociétés chargée du développement de l’un des projets”, souligne un communiqué de la commissaire européenne à la Concurrence, Neelie Kroes.

EDF s’est de surcroît engagée à céder d’ici à juin 2012 ses actifs dans une autre société chargée du développement d’une deuxième centrale, “au cas où aucune décision d’investissement n’était prise avant cette date” ou si EDF renonçait à mettre en oeuvre le projet.

Mme Kroes a estimé que “les mesures correctives” proposées devraient “amener plus de concurrence au bénéfice des consommateurs” à l’avenir.

Ces engagements d’EDF “feront apparaître un autre opérateur ayant le même intérêt à développer ces centrales qu’EDF antérieurement à la présente opération de concentration”, souligne-t-elle dans son communiqué.

Bruxelles estime par ailleurs qu’il n’y a “pas lieu de renvoyer l’examen de ce projet d’acquisition à l’Autorité nationale de concurrence belge (le Conseil de la Concurrence)”.

Le passage sous pavillon français des joyaux de l’économie belge, dans l’énergie mais aussi dans d’autres secteurs, est un sujet sensible en Belgique. Le gouvernement belge notamment s’était inquiété de ce qu’EDF et GDF avaient le même actionnaire, à savoir l’Etat français.

Récemment, les critiques envers l’offensive des Français sur l’économie belge ont été assez vives dans la presse et l’opinion concernant le secteur bancaire et surtout la reprise de la première banque du pays, Fortis Banque, par BNP Paribas.

Outre GDF Suez et BNP, de nombreux grands groupes français sont présents sur le marché belge, comme par exemple France Télécom, dont la filiale de téléphonie mobile Mobistar est numéro 2 du marché belge, ou Carrefour, acteur majeur dans la grande distribution.