La compagnie aérienne japonaise JAL annonce des pertes semestrielles massives

[13/11/2009 09:24:51] TOKYO (AFP)

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éroport de Tokyo, le 7 août 2009 (Photo : Toshifumi Kitamura)

La première compagnie aérienne japonaise, Japan Airlines (JAL), en grande difficulté, a fait état vendredi de pertes massives pour la première moitié de son exercice budgétaire, ce qui l’a conduite à ne pas établir de prévisions annuelles et à solliciter des mesures d’exception.

JAL a subi une perte nette de 131,2 milliards de yens (972 millions d’euros) au 1er semestre 2009-2010 à cause d’une chute de 28,8% de ses revenus, du fait des répercussions de la crise amplifiées par des fragilités structurelles.

“Nous réduisons nos dépenses autant que faire se peut, mais ce sont nos pires résultats jamais annoncés”, a reconnu un responsable de JAL, Yoshimasa Kanayama, lors de la présentation des résultats.

Du coup, la compagnie, qui affiche un endettement net de 1.523,45 milliards de yens (11,2 milliards d’euros), a demandé vendredi à être temporairement exemptée de l’obligation de rembourser ses dettes en attendant de bénéficier d’aides financières publiques et privées espérées. Sa trésorerie est asséchée.

“Depuis que la crise financière a débuté, notre activité a été affectée par la baisse du nombre de passagers d’affaires ainsi que par d’autres facteurs, dont l’émergence de l’épidémie de grippe H1N1”, a déploré M. Kanayama.

“La situation est très dure et la fin de l’année budgétaire s’annonce du même ordre”, a-t-il enfin prévenu.

Pour les six mois d’avril à septembre, le chiffre d’affaires de JAL est tombé à 763,95 milliards de yens (5,66 milliards d’euros) contre 1.073,6 milliards de yens un an plus tôt.

Le chiffre d’affaires tiré du transport de passagers a chuté de 42,8% sur les lignes internationales par rapport au 1er semestre 2008-2009, et celui provenant des liaisons intérieures a régressé de 11,9%.

“Je crois que nos pertes proviennent essentiellement des dommages subis par nos activités internationales. La chute des voyages professionnels a été particulièrement marquée à cause de la crise”, a pour sa part analysé le PDG de JAL, Haruka Nishimatsu.

Sur l’activité de fret international, les revenus ont en outre dévissé de 54,9% sur un an.

Parallèlement la compagnie a certes réduit ses coûts, mais insuffisamment pour combler le gros manque à gagner.

JAL a déploré une perte d’exploitation semestrielle de 95,79 milliards (710 millions d’euros).

L’ex-compagnie publique, privatisée en 1987, est quasiment retombée depuis quelques semaines sous tutelle publique.

De nombreuses lignes exploitées sont déficitaires et les liaisons rentables ne parviennent plus à couvrir les pertes.

Le gouvernement japonais cherche actuellement des solutions pour maintenir JAL en vol, estimant son sauvetage essentiel à l’économie japonaise et à l’image du Japon.

Il a confié le suivi de cette douloureuse restructuration à un nouvel organisme semi-public de redressement des entreprises jugées viables mais très mal en point.

L’actuel PDG de JAL, Haruka Nishimatsu, a pour sa part rejeté pour l’heure les appels à la démission plus ou moins déguisés.

“Je ressens une lourde responsabilité dans ce qui arrive. Mais actuellement, il y a des tâches à réaliser et nous devons rapidement mettre en oeuvre un plan de restructuration. Je dirai ensuite ce qu’il me semble bon de faire me concernant”, a-t-il tranché.

En attendant une aide financière massive escomptée sous différentes formes, la Banque de développement du Japon, à capitaux étatiques, devrait accorder à JAL une avance lui permettant de continuer à faire décoller ses avions.