ésident sud-coréen Lee Myung-Bak (C) et sa femme Kim Yoon-Ok, à leur arrivée, le 13 novembre 2009 à l’aéroport de Singapour (Photo : Adek Berry) |
[13/11/2009 10:15:59] SINGAPOUR (AFP) L’Asie va mener la reprise économique mais le monde sera confronté en 2010 à de sérieux obstacles, parmi lesquels un chômage élevé dans les pays développés et un risque de nouvelle bulle spéculative, a mis en garde vendredi le Forum économique Asie-Pacifique (Apec).
“L’économie mondiale montre des signes de reprise économique plus rapide que prévu. Cette reprise mondiale est menée par les économies asiatiques”, a déclaré le président sud-coréen Lee Myung-Bak.
Affichant des taux de croissance à faire pâlir d’envie les économies développées, les pays asiatiques vont jouer un rôle de locomotive de la reprise mondiale, ont convenu les responsables participant au Forum de l’Apec, qui réunit 21 pays.
ésident chinois Hu Jintao au Forum économique Asie-Pacifique (APEC), le 13 novembre 2009 à Singapour (Photo : Roslan Rahman) |
La Chine prévoit une croissance de 8% cette année tandis que l’Inde table sur 6,5% et l’Indonésie 4,3%, ces trois pays affichant les meilleures performances de toute la région et du G20.
Le président chinois Hu Jintao a confirmé que le plan de relance de Pékin, qui s’est élevé à 585 milliards de dollars, avait contribué à “la mobilisation internationale visant à atténuer l’impact de la crise financière et à restaurer la croissance économique mondiale”.
“La croissance économique mondiale va être tirée par l’Asie”, a également affirmé la ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, en marge d’une visite à Singapour, appelant les entreprises françaises à en profiter.
“On a eu tendance à regarder vers l’ouest. Il ne faut pas y lâcher nos positions mais il faut que les entreprises se positionnent en Asie”, a-t-elle ajouté.
Le directeur-général du FMI, Dominique Strauss Kahn, a assuré que l’économie mondiale connaissait un retour de la croissance qui, tout en étant “positive en 2010 et 2011”, serait “plus faible qu’avant la crise”.
Mais si l’Asie vient à la rescousse des pays occidentaux, nul pays n’est pour autant tiré d’affaire, ont également mis en garde les responsables de la région Asie-Pacifique.
L’économie mondiale “est toujours confrontée à de nombreuses incertitudes et facteurs déstabilisants”, a averti le président chinois.
ésident de la Banque mondiale, le 13 novembre 2009 au forum économique Asie-Pacifique (APEC) à Singapour (Photo : Saeed Khan) |
Un appel à la prudence relayé par Robert Zoellick, le président de la Banque Mondiale, qui craint un chômage à “grande échelle” dans les pays développés, un risque de bulle boursière et immobilière en Asie ainsi que le spectre de l’inflation et du retour au protectionnisme.
“Nous sommes en phase de reprise où la confiance est très importante. Si vous ne vous attaquez pas de façon appropriée aux bulles –boursière et immobilière– vous risquez de saper de nouveau la confiance en 2010”, a-t-il lancé.
M. Zoellick a également insisté sur la tentation de l’isolationnisme. “S’ils sont confrontés à un chômage à grande échelle, les dirigeants politiques seront sous pression et, malheureusement, tentés de dresser des barrières” douanières.
Le président russe Dmitri Medvedev a lui aussi appelé les pays de l’Apec à lutter contre un “protectionnisme excessif (…) qui va à l’encontre des principes de la concurrence et finit par faire plus de mal que de bien pour le développement d’un pays”.
M. Medvedev doit arriver samedi à Singapour pour participer, avec notamment son homologue américain Barack Obama, à la réunion des leaders des 21 pays de l’Apec.