[13/11/2009 14:32:17] LONDRES (AFP)
ésident de la compagnie espagnole Iberia (D), Fernando Conte, et le patron de British Airways, Willie Walsh, le 29 juillet 2008 à Madrid (Photo : Pedro Armestre) |
Le patron de British Airways et futur directeur général du groupe qui doit naître de sa fusion avec Iberia, Willie Walsh, a plaidé vendredi que ce rapprochement renforcerait les deux compagnies aériennes, qui risquaient autrement de se retrouver dépassées par leurs concurrentes.
“C’est un développement très positif” qui va créer “un nouveau groupe de compagnies aériennes capables de participer à la compétition à une échelle véritablement mondiale”, a déclaré M. Walsh, au micro de BBC Radio 4.
Interrogé sur les conséquences en matière d’emploi de la fusion avec Iberia, il a refusé de chiffrer les destructions de poste qu’elle risquait d’entraîner, et a estimé que les employés fairaient preuve de réalisme.
“Je pense que nos salariés reconnaissent que le secteur se consolide autour de nous, ils ont vu Air France et KLM s’unir, et Lufthansa racheter Swiss, Austrian et Brussels Airlines”, et la fusion entre BA et Iberia “va créer une entité beaucoup plus forte”, a-t-il plaidé.
Selon lui, “il y avait une crainte que BA ne se retrouve dépassée, pendant que les autres compagnies se mettaient à se consolider autour de nous”.
L’actuel directeur général de British Airways s’est par ailleurs dit confiant que la question du financement du déficit des fonds de retraite de son entreprise serait réglée, alors qu’Iberia a négocié une clause lui permettant de renoncer à la fusion, si une solution satisfaisante à ses yeux n’était pas trouvée.
“Je suis persuadé que nous pourrons régler ce problème, et ils (les dirigeants d’Iberia, ndlr) sont déterminés à mener à bien cette transaction”, a-t-il assuré.
De son côté, la compagnie irlandaise à bas prix Ryanair a “salué” l’accord BA/Iberia à sa manière, en estimant dans un communiqué que c’était un nouvel exemple de rapprochement entre compagnies “à tarifs élevés, qui sont obligées de fusionner parce qu’elles sont incapables de concurrencer les faibles tarifs de Ryanair”.
“La consolidation est la seule solution pour ces compagnies à tarifs élevés”; et “la fusion entre BA et Iberia ressemble à deux ivrognes qui essayent de se soutenir l’un l’autre, toutes deux ont essuyé de lourdes pertes, et font face à un hiver de grèves”, a déclaré le porte-parole de la compagnie irlandaise, Stephen McNamara.
Ryanair a estimé que ce rapprochement confortait sa prédiction qu’à terme, seules quatres compagnies aériennes survivraient en Europe : BA, Air France, Lufthansa et Ryanair.
Et elle a parié qu’elle resterait devant le nouvel ensemble BA/Iberia pour le nombre de passagers, son trafic ne cessant d’augmenter alors que celui de ses deux rivales ne cesse au contraire de reculer.
De son côté, la compagnie long-courrier Virgin Atlantic, qui fait subit depuis sa naissance une concurrence acharnée à British Airways, notamment sur les vols transatlantiques, a répété ses critiques à l’encontre du rapprochement avec Iberia, estimant qu’il allait “renforcer la domination de BA” sur l’aéroport londonien de Heathrow, où elle disposera avec Iberia de “44% des créneaux de décollage et d’aterrissage” cet hiver.