Entreprises américaines : résultats meilleurs que prévu, mais grâce aux baisses de coûts

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La Bourse de New York (Photo : Mario Tama)

[14/11/2009 09:23:22] NEW YORK (AFP) Les résultats des entreprises américaines ont reculé au troisième trimestre mais ont été globalement meilleurs que prévu, en grande partie à cause de baisses de coûts drastiques et de licenciements.

“Les résultats des entreprises de l’indice Standard and Poor’s (SP) 500”, qui réunit les 500 plus grosses entreprises américaines, “ont reculé de 4% en moyenne sur un an au troisième trimestre”, même s’ils sont en “nette amélioration” par rapport au second trimestre, a souligné Alec Young, stratège boursier de SP.

“80% des entreprises ont publié des résultats supérieurs aux attentes, ce qui est remarquable car en général c’est plutôt 70%”, a par ailleurs noté Gregori Volokhine, analyste du cabinet Meeschaert New York.

Selon lui, c’est en grande partie grâce aux prévisions très prudentes des entreprises comme des analystes.

Les chiffres publiés ont aussi bénéficié d’un effet de comparaison favorable par rapport à la même période en 2008, quand la crise financière était à son sommet.

Mais les entreprises américaines ont surtout dopé leurs résultats à coup de programmes d’économies, en sabrant notamment dans leurs dépenses de recherche et développement, souvent à l’aide de “licenciements massifs”, comme le souligne M. Volokhine.

C’est notamment le cas chez Pfizer et son concurrent Johnson and Jonhson, deux groupes qui ont annoncé des licenciements récemment et ont compressé leurs coûts.

Les groupes pétroliers ont essuyé parmi les chutes les plus brutales de résultats au dernier trimestre, à l’instar d’ExxonMobil, dont le bénéfice a été divisé par plus de trois, à cause du très fort repli des prix pétroliers cet été comparé à l’été 2008, quand ils ont atteint des records historiques.

Au troisième trimestre, les meilleures surprises sont venues essentiellement d’entreprises du secteur des technologies et de l’internet, comme Amazon, Google, Apple ou Intel.

Chez les banques, la situation est restée mitigée un an après la faillite de Lehman Brothers.

Des enseignes plus axées sur les marchés financiers comme JPMorgan Chase et Goldman Sachs ont confirmé leur santé retrouvée et affiché de solides bénéfices, grâce au rebond des marchés financiers et aux taux d’emprunt extrêmement bas.

Les banques plus généralistes demeurent fragilisées par la crise. Le géant de la banque de détail Citigroup a dégagé un tout petit bénéfice de 101 millions de dollars au troisième trimestre, et son concurrent Bank of America a passé une perte nette d’un milliard de dollars, plombée notamment par les difficultés du crédit à la consommation.

Pour Alec Young, les analystes et investisseurs tournent à présent leurs yeux vers le dernier trimestre de l’année et vers 2010 “et espèrent cette fois observer une progression sur un an”.

“On a toujours les stimuli” provenant du plan de relance du gouvernement Obama, “qui vont dans les infrastructures, l’énergie, les transports, etc. et peuvent avoir un impact positif sur les performances des entreprises”, a renchéri Gregori Volokhine, même si d’autres coups de pouces gouvernementaux, comme la prime à la casse automobile (“cash for clunkers”) ont été arrêtés.

“On espère une stabilisation des prix de l’immobilier, dont on perçoit quelques signes ténus”, a-t-il ajouté, même si l’immobilier commercial continue d’inquiéter.

Beaucoup dépendra de l’état de la consommation pendant la saison des fêtes et des ventes de Noël, cruciales pour les fabricants de biens de consommations et les distributeurs.

Wal-Mart, leur champion, se montre optimiste et a revu à la hausse jeudi ses prévisions de résultats.

Mais vu l’augmentation du chômage aux Etats-Unis, qui dépasse maintenant les 10%, “il faudra peut-être un stimulus supplémentaire” du gouvernement, conclut M. Volokhine.