La France parade à Dubaï avec son Rafale qu’elle veut exporter dans le Golfe

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l’avion de combat Rafale lors du salon du bourget, le 17 juin 2009. (Photo : Eric Piermont)

[15/11/2009 11:16:33] DUBAI (AFP) La France a paradé, dimanche à l’ouverture du Salon aéronautique de Dubaï, avec l’avion de combat Rafale qu’elle veut exporter dans le Golfe, après avoir fait le plein, lors de l’édition précédente (2007), de commandes d’avions civils avec des contrats géants d’Airbus.

La Patrouille de France, prestigieuse formation de pilotes militaires acrobatiques, a ouvert les démonstrations aériennes du “Dubai Airshow”. Et sa prestation a été immédiatement suivie par le Rafale, construit par le français Dassault.

Ces démonstrations se sont faites en présence du Premier ministre émirati et souverain de Dubaï, cheikh Mohammad Ben Rached al Maktoum, ainsi que du ministre français de la Défense, Hervé Morin.

“Je trouve que les négociations avancent à un bon rythme. On se parle en disant qu’il y a tel ou tel problème, dans un climat de confiance absolue”, a dit M. Morin, devant la presse française, en allusion au Rafale.

La vente du Rafale aux Emirats arabes unis avait été évoquée samedi lors d’un entretien entre M. Morin et cheikh Mohammad Ben Zayed Al-Nahyane, prince héritier de l’Emirat d’Abou Dhabi et commandant en chef adjoint des forces armées.

Alors que la crise économique pèse sur l’aéronautique civile, la France espère bien se rattraper dans l’industrie de défense, moins cyclique.

Les Emiratis avaient fait savoir en 2008 qu’ils envisageaient “sérieusement” de remplacer à partir de 2013 leur soixantaine de Mirage 2000 par le dernier-né des avions de combat de Dassault Aviation. Depuis, les négociations continuent.

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Deux avions de combat Rafale (Photo : Ho)

“Acheter un système d’arme pour 30 à 40 ans, c’est un système où vous devez intégrer les offsets (transferts industriels, ndlr), les transferts de technologie, la maintenance, les armements, le radar, la motorisation et la formation des pilotes. Ce sont des négociations longues”, a souligné M. Morin.

Au Salon aéronautique du Bourget, près de Paris, le 19 juin, les Emirats arabes unis avaient annoncé officiellement avoir remis à la France leurs “exigences techniques” pour le Rafale, la première phase avant d’entrer dans les négociations financières.

Les Emirats envisagent une version encore plus moderne que celle en activité dans les armées françaises, avec notamment des moteurs plus puissants.

Malgré des contacts avec l’Inde, la Libye, la Suisse, la Grèce ou le Brésil notamment, Dassault n’a pas encore réussi à exporter son avion de combat. Selon les marchés, il se retrouve en concurrence avec l’Eurofighter européen, le Gripen suédois, les F/A-18E/F Super Hornet et F-16 américains ou encore les Mig russes.

Les discussions avec les Emirats portent aussi sur le schéma de reprise de leur soixantaine de Mirage 2000, au standard le plus avancé et plus modernes que les Mirage français, dont ils souhaiteraient se séparer en cas d’acquisition du Rafale.

Le 21 octobre, le premier vice-Premier ministre koweïtien et ministre de la Défense, cheikh Jaber al-Moubarak al-Sabah, avait également déclaré lors d’une visite à Paris que son pays serait “fier” de disposer du Rafale.

La France a sensiblement renforcé ces derniers mois ses liens avec les Etats du Golfe.

Le Président français Nicolas Sarkozy a inauguré fin mai une base militaire française permanente aux Emirats arabes unis, renouvelant simultanément un accord de défense avec les Emirats datant de 1995.

Paris est également lié depuis 1994 au Qatar par un accord de défense et devrait ouvrir à Doha une branche de l’école militaire de Saint-Cyr, la première hors de France.