L’économie allemande de retour au niveau de 2008 pas avant 2 ans

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üderle le 11 novembre 2009 à berlin. (Photo : JOHN MACDOUGALL)

[15/11/2009 13:00:02] BERLIN (AFP) L’économie allemande, la première d’Europe, en a au moins pour deux ans avant de retrouver son niveau d’avant la crise financière internationale, a affirmé dimanche le ministre allemand de l’Economie Rainer Brüderle.

“Pour retrouver le niveau de 2008, nous aurons besoin d’au moins deux ans”, a-t-il dit au quotidien Bild am Sonntag, ajoutant s’attendre à une hausse sensible du chômage en 2010.

Selon des chiffres publiés vendredi, l’Allemagne a confirmé son retour à une légère croissance au troisième trimestre, essentiellement tirée par les exportations et l’industrie, ses traditionnels points forts.

Pour l’an prochain, le groupe d’économistes influents qui conseillent le gouvernement (les Cinq Sages), mise dans son rapport publié vendredi sur une croissance de 1,6% en Allemagne mais ne pense pas que le seul retour à la croissance pourra renflouer les caisses publiques. Ils ont ainsi fortement critiqué les baisses d’impôts de 24 milliards par an prévues à partir de 2011.

“J’ai beaucoup de respect pour le travail des experts. Mais les conseils de professeurs ne peuvent pas remplacer la réflexion des responsables politiques. C’est pour cela qu’ils sont conseillers et non pas des décideurs”, a réagi M. Brüderle, membre du parti libéral (FDP).

Sur le dossier Opel, M. Brüderle a répété qu’il incombait à la maison mère américaine General Motors de prendre en charge les coûts de la restructuration de sa filiale européenne.

“Il appartient à la maison mère GM de surmonter les difficultés de sa filiale Opel. Les parents doivent toujours savoir bien gérer leurs filles”, a-t-il déclaré, ajoutant que GM pouvait au mieux espérer une aide financière publique de la part des Etats régionaux allemands où sont implantés des sites Opel.

Si ceux-ci ont “les possibilités financières d’apporter des aides émanant de leur budget, alors c’est leur propre décision”, a-t-il souligné.

GM table sur des coûts de restructuration de 3 milliards d’euros. Une étude du cabinet de notation Moody’s citée par la presse allemande évoque toutefois des coûts probables supérieurs à 5 milliards d’euros.

Un responsable du syndicat IG-Metall, Armin Schild, estime dans l’hebdomadaire Wirtschaftswoche que la restructuration coûtera “plus de six milliards, vraisemblablement plutôt sept milliards d’euros”.

L’hebdomadaire der Spiegel affirme que la chancelière allemande Angela Merkel et son ministre des Finances Wolfgang Schäuble, tous deux conservateurs, sont prêts en principe à apporter une aide gouvernementale pour Opel.

En Allemagne, 25.000 salariés travaillent dans quatre usines Opel.