A l’occasion de la célébration de la Journée nationale du
tourisme saharien, le
12 novembre 2009, M. Khelil Laajimi, ministre du Tourisme, a effectué une visite
dans les gouvernorats de Tozeur et Kébili.
Tozeur compte actuellement 41 unités hôtelières, 6.238 lits, 7 centres
d’administration, 33 agences de voyages, 4 musées, un terrain de golf, etc.
Malgré cette infrastructure, honorable du reste, la dynamique touristique dans
le gouvernorat n’est pas vraiement au rendez-vous. On estime à 1,6 jour la
moyenne de la durée de séjour, pour un taux de remplissage de 31,8% en 2008 et
de 27,02% durant les dix premiers mois 2009.
Les professionnels du secteur estiment que l’un des problèmes auxquels est
confronté le tourisme saharien, c’est l’absence d’activités extensibles
permettant aux touristes d’étaler leur séjour. C’est donc pour parer à cette
situation que des programmes promotionnels ont été mis en place par le ministère
de tutelle afin de dynamiser l’activité touristique.
Ainsi, plusieurs vols aériens directs ont été mis en place avec les principales
villes européennes. Il s’agit notamment de Nice, Milan et tout récemment Madrid,
inauguré le 12 novembre 2009, avec l’arrivée d’une délégation espagnole composée
de 112 personnalités et journalistes. Le ministre du Tourisme a indiqué que deux
autres vols sont en perspective, en l’occurrence Genève-Tozeur et
Londres-Tozeur.
M. Laajimi a affirmé que l’objectif visé est d’atteindre un taux de remplissage
de 70% par l’utilisation intensive de l’aéroport, en augmentant notamment son
taux d’exploitation. De son côté, M. Ali Maoui, représentant de
Tunisair, a
signalé que le taux de remplissage s’est élevé à 50% pour cette saison, le
qualifiant d’ailleurs de «bon pas» en le comparant à des taux d’occupation qui
ne dépassaient pas les 10%.
Des vols directs pour rentabiliser la région
Pour le ministre du Tourisme, ces vols directs vont permettre d’étendre la
saison touristique avec le tourisme balnéaire (juillet – août) et augmenter le
nombre de touristes qui sont attirés par le produit touristique saharien. Sur ce
plan, plusieurs projets ont été réalisés et d’autres sont en cours de
réalisation. Ainsi, 450 mille dinars d’investissements ont été réalisés dans le
cadre du Fonds de protection des zones touristiques en 2008, qui s’ajoutent aux
projets d’extension de l’hôtel «Le Château Rouge», d’une résidence familiale,
d’un restaurant touristique «deux fourchettes».
Concernant les efforts de promotion, l’Office national du tourisme tunisien (ONTT)
a programmé plusieurs opérations visant essentiellement à dynamiser les liaisons
aériennes directes avec les villes européennes. Environ 162 professionnels du
tourisme et journalistes italiens ont débarqué à Tozeur durant la période
s’étalant du 2 au 4 octobre ; et du 15 au 18 octobre, Tozeur a accueilli près de
500 agents de voyages et journalistes français venus participer à la 3ème
rencontre des agences de voyage françaises.
En ce moment même, 122 personnalités et journalistes espagnoles visitent Tozeur
jusqu’au 15 novembre 2009. Et le ballet des visites n’est pas fini, puisque 250
agents de voyage et journalistes suisses sont attendus dans la région du 19 au
22 novembre pour participer au congrès annuel des agences de voyage suisses,
organisé par la Fédération suisse des agences de voyage.
Un cadre idéal pour les projets
Il faut dire que Tozeur offre un cadre idéal pour le développement de projets à
caractère unique, à l’instar du site du film «La guerre des étoiles» qui a été
transformé en un site touristique appelé «Onk Ejjmal». Ce projet, dont
l’aménagement a coûté 240 mille dinars, attire annuellement plus de 50 mille
touristes.
Les projets privés ne manquent pas non plus. Plusieurs ont été réalisés ou sont
en cours. Le dernier en date, c’est l’ouverture du ‘’Sahara Lounge’’, propriété
de Imed Lagha, un professionnel chevronné du secteur. Il s’agit d’une palmeraie
aménagée en accro-palmier, comprenant des espaces d’escalades, un lounge, un
espace pour enfants ; en plus de la construction future d’un lodge.
Son promoteur cible une clientèle haut de gamme, «c’est le premier parc
d’aventures basé sur les palmiers au monde. Tout le parcours d’aventures a été
certifié par CERES. Notre objectif est de nous positionner sur un tourisme
durable et équitable, «l’investissement du projet est estimé à 900 mille dinars,
comprenant 14 ateliers”.
Le prix d’entrée est conséquent, 70 DT la demi-journée. M. Lagha estime que ce
projet a l’objectif d’attirer une clientèle tunisienne d’un certain niveau qui
serait intéressée par ce genre d’activités, surtout avec la présence d’un espace
pour les enfants.
En plus de Sahara Lounge, on propose un complexe touristique comrenant un centre
de valorisation des produits de la datte et un site de transformation
industrielle. La visite de la palmeraie permet au touriste de voir les salles
d’exposition portant sur le palmier dattier et la datte dans leurs dimensions
historique, géographique, ethnographique. Elle lui permet aussi de voir les
variétés de palmiers dattiers en plus d’avoir la possibilité de suivre le
déroulement des travaux d’entretien et de récolte de dattes.
Un investissement à valoriser
Ces projets et d’autres devraient permettre de dynamiser l’activité touristique
à Tozeur. Pour y parvenir, la région a besoin de la collaboration de tous les
professionnels du secteur, essentiellement les
agences de voyage, notament dans
l’effort de promotion.
Les professionnels estiment que l’investissement mis en place ne pourra être
rentabilisé que par la mise en valeur de la région par les professionnels
eux-mêmes. Beaucoup s’accordent à dire que ‘’personne ne résiste au charme de
Tozeur’’. Mais fallait-il encore y rester un bon moment pour déguster sa
richesse et s’imbiber de sa culture.
Les lignes aériennes directes, aussi efficientes soient-elles, ne peuvent être
rentabilisées que par un effort de promotion renforcée de la part des
professionnels mais aussi par la dimension événementielle défendue par Imed
Lagha et qui sont à même de donner à la région un caractère unique pour une
aventure unique.